BHP Billiton envisage d'investir 80 milliards de dollars

BHP-Billiton vient d'annoncer les bénéfices les plus importants de son histoire. Profitant des prix record atteints ces derniers mois par certains minerais, dopés par la demande toujours plus importante des pays émergents comme la Chine et l'Inde, la première compagnie minière de la planète a engrangé 10,7 milliards de dollars (7,9 milliards d'euros) de bénéfices durant la première moitié de l'année. Le minerai de fer représente à lui seul 40 % de ce résultat qualifié « d'exceptionnel » par Marius Kloppers, le directeur général du géant anglo-australien. BHP-Billiton a extrait de ses mines du Pilbara, dans l'Ouest australien, 150 millions de tonnes de minerai de fer l'année dernière et compte afficher une production annuelle de 350 millions de tonnes d'ici à cinq ans. Pour cela, la direction de l'opérateur a dévoilé un plan d'investissements de 80 milliards de dollars, soit près de 60 milliards d'euros dépensés d'ici à 2015. Plutôt que de se lancer dans de nouvelles opérations de croissance, après les tentatives avortées sur Rio Tinto puis sur le canadien Potash. Elle a également confirmé le lancement de la phase d'extension du site d'Olympic Dam, plus grand gisement au monde d'uranium, situé en Australie Méridionale.Lobbying payantHasard du calendrier, la compagnie a révélé ses chiffres moins de 24 heures après la publication par le gouvernement fédéral des retombées fiscales attendues par la mise en place de la future taxe minière, prévue pour passer devant le parlement avant la fin de cette année. Proposée en mai 2010 par Canberra, cette taxe avait provoqué une levée de boucliers des compagnies australiennes entraînant la disparition du projet. Selon un document publié au début du mois en Australie, le secteur aurait dépensé 16 millions d'euros en quelques mois pour enterrer cette taxe, censée rapporter près de 74 milliards d'euros sur dix ans au pays. Suite au compromis trouvé en juillet dernier, le gouvernement ne devrait plus toucher que 28 milliards d'euros sur la même période. « Qui gouverne réellement le pays ? » a demandé jeudi matin la presse australienne dans son ensemble, plus que jamais agacée de voir les compagnies minières refuser de partager les retombées colossales de l'actuel boom minier avec le reste du pays. Olivier Caslin, à Brisbane
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