Cantonales : abstention record, UMP au plus bas

Élections locales mais aussi dernier test national au suffrage direct avant la présidentielle de 2012, le premier tour des cantonales - destiné à renouveler 2.026 cantons sur un total de 4.039 - n'a pas passionné les foules. Bien au contraire. Selon les estimations publiées dimanche, à 19 heures 30 l'abstention était estimée par les instituts de sondage. entre 55 % et 56 %. D'après les premières estimations citées par la chaîne LCI, le PS arriverait en tête avec 30 % des voix, l'UMP serait autour de 20 % quant au FN il serait entre 15 % et 17 %. Pour autant, il faudra attendre les tractations entres formations politiques, le second tour le week-end prochain, et surtout le troisième tour, celui qui permet de désigner les présidents de conseil généraux, pour savoir à quoi ressemble la nouvelle France des départements. Ceci étant, le premier enseignement de ce scrutin est à chercher du côté de l'abstention. Comment expliquer cette désaffection ? En plus d'une faible communication gouvernementale, les élections cantonales ont également pâti de la forte actualité internationale. Par ailleurs, les cantonales mobilisent généralement assez peu les Français. En effet, si les conseillers généraux bénéficient encore d'un certaine notoriété dans les cantons ruraux, ce n'est nullement le cas dans les grandes villes ou les banlieues. Cela tient sans doute à la délimitation floue des circonscriptions.Méconnaissance ou colèreUn canton rassemble souvent des communes sans aucune réalité territoriale. Résultat, les Français ignorent majoritairement le rôle des Conseils généraux. Outre ce handicap structurel qui contribue à faire de l'élection cantonale un scrutin subalterne comparé à une présidentielle ou à des élections municipales, la crise économique et financière a frappé de plein fouet les départements (lire ci-contre). Avec les lois de décentralisation, ils sont amenés à jouer pourtant un rôle déterminant. Les départements français sont en effet à la tête d'un budget de 68 milliards d'euros et ils doivent assurer de nombreuses missions en matière sociale puisque c'est à eux qu'il revient notamment de gérer le RSA, l'allocation personnalisée d'autonomie et la prestation de compensation. Les dépenses en la matière ont grimpé en flèche fragilisant d'ailleurs certains départements sans que les conseils (et les conseillers) généraux n'en retirent un quelconque profit politique. Traditionnellement vu comme un rempart contre les difficultés de la vie, l'élu local (maire, conseiller régional ou général) a donc semble-t-il perdu de son aura. Enfin, l'abstention enregistrée dimanche traduit sans doute aussi la mauvaise humeur des Français après les affaires à répétition qui ont émaillé ces derniers mois la vie politique hexagonale.
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