Depuis deux ans, le marché du voyage est contraint de lancer des opérations de promotions pour animer les ventes. Après un bref répit en début d'année 2011, le recours aux baisses des prix est revenu en force après les événements en Egypte et en Tunisie. Pour convaincre les vacanciers de partir vers ces deux destinations, les rabais se sont encore une fois multipliés sur les vitrines des agences de voyages et les sites Internet. Les comptes 2010 des tour-opérateurs français portent les stigmates des ces efforts tarifaires. Selon une étude commandée à KPMG par le Ceto, association qui réunit les grandes marques de voyage, la rentabilité de la profession a reculé de 1,2 point en 2010. La marge brute des tour-opérateurs hexagonaux est ainsi revenue de 18,3 % en 2009, à 17,1 % en 2010. « La baisse de la marge brute résulte en partie de la baisse des recettes unitaires », en recul de 1,6 % en 2010 à 961 euros par passager. Cette érosion des marges est préoccupante, estime le président du Ceto, René-Marc Chikli : « dans une profession où les marges sont faibles, ce n'est pas une satisfaction de voir la marge brute baisser ». Le résultat brut d'exploitation ressort en moyenne dans le secteur à 1,2 % du chiffre d'affaires en 2010 alors qu'il s'élevait encore à 1,6 % en 2009. Concrètement, cela signifie que chaque passager a rapporté 12 euros en 2010, contre 16 euros en 2009.Dans cette profession qui doit brasser des sommes considérables (un volume d'affaires de 5,4 milliards d'euros en 2010) pour dégager des profits symboliques, la survie des opérateurs passe par la maîtrise des coûts de structure. Cela a été le cas en 2010. KPMG note que l'an passé, les coûts de structure ont représentés 10,6 % du chiffre d'affaires des entreprises du secteur contre 11,3 % un an auparavant. La majeure partie des efforts a donc été supporté par les salariés. La masse salariale, qui représente plus de la moitié des coûts de structure, a été contenue. Rapportée au chiffre d'affaires, celle-ci baisse de 0,2 point.La pression sur les profits va donc rester forte en 2011. Toujours confrontés à une demande molle, la tentation des tour-opérateurs sera à nouveau forte de stimuler la demande par des prix bas. Héléna Dupuy

latribune.fr

20 Mars 2011, 21:23

Partager :