Voyage dans la France du bouclier fiscal

Avec la décision de Nicolas Sarkozy de taxer « les hauts revenus » pour financer les retraites quitte à écorner le bouclier fiscal, revoilà les « riches » sur le devant de la scène. Mais ceux évoqués dans deux livres à paraître appartiennent au monde très fermé des « ultra-riches ». Aymeric Mantoux a voulu décrire dans le détail le mode de vie, les habitudes et les lieux appréciés de la trentaine de milliardaires et des quelque 150 privilégiés qui possèdent plus de 40 millions d'euros d'actifs. Il s'attarde en particulier sur les capitaines d'industrie ou les propriétaires de médias. On retrouve certains de ces patrons dans le livre du journaliste Bruno Aubry. Mais sa vraie cible, ce sont les « nouveaux très riches » flambeurs, souvent russes ou américains, qui ont fait de la Côte d'Azur la région de toutes les démesures. Il évoque en particulier la face cachée de la Riviera française : affaires immobilières louches, fraudes en tout genre voire morts violentes... P. C.« Voyage au pays des ultra-riches », Aymeric Mantoux, Éditions Flammarion, 292 pages, 20 euros.« Les Milliardaires de la côte », Bruno Aubry, Éditions L'Archipel, 268 pages, 18,95 euros. Depuis des décennies, économie et politique se disputent le pouvoir. On le devine, la crise des subprimes, doublée de la personnalité de Nicolas Sarkozy ont remis la puissance publique au centre de la vie économique depuis trois ans. C'est l'occasion pour Marie Visot de nous replonger dans une histoire de France haute en couleur, émaillée de ruptures, de revanches, de reprises en main du pouvoir politique sur les patrons. Et vice versa. Derrière les effets de manche si typiquement français que l'auteur se plaît à nous raconter, qui sortira vainqueur de la crise actuelle ? L'État surendetté qui refuse d'abandonner sa « triple casquette d'actionnaire, client et régulateur » ? Ou les entreprises « jugées responsables de tous les maux » et qui doivent s'imposer ou mourir dans la jungle de la globalisation ? La nouveauté dans cette crise, souligne Marie Visot, c'est l'émergence face à un capitalisme global d'une autorité publique globale, le G20. L'avenir dira si ce cénacle pourra et saura régenter intelligemment les mastodontes industriels et bancaires qui nous entourent. M. M.« Entreprises : une affaire d'État », Marie Visot, Éditions Eyrolles, 129 pages, 14 euros.
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