Berlin réduit le budget de la défense

L'Allemagne doit faire des économies, mais comment ? L'annonce, il y a quelques jours, de l'abandon de l'objectif de réduction d'impôts par la coalition d'Angela Merkel ne laisse pas place au doute : après celle du projet de budget 2011 et du plan de financement sur trois ans de l'Etat fédéral en juin suivra très probablement une période d'austérité. Berlin doit réduire ses déficits de 10 milliards d'euros par an pour revenir dans les clous du traité de Maastricht en 2013 et dans ceux de la constitution en 2016. Sur le principe, tout le monde au sein de la classe politique allemande est d'accord. Mais, lorsqu'on entre dans le détail, cette belle unanimité disparaît. D'autant que les premières ébauches budégtaires sont encore loin du compte. Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Wolfgang Schäuble envisage de réclamer à ses collègues des réductions de dépenses de 1,3 milliard d'euros en 2011 et 2,3 milliards d'euros en 2012. Le ministère de la Défense devrait apporter la contribution la plus forte à cet effort avec 600 millions d'euros en 2011, suivi du ministère des transports (250 millions d'euros). Les arbitrages pourraient être confirmés en juin. vif débat au sein de la CDUL'éducation pourrait aussi voir son budget raboté. Roland Koch, le très conservateur ministre président CDU de la Hesse, la région de Francfort, a demandé il a quelques jours que l'on examine si les objectifs gouvernementaux en matière d'éducation et de petite enfance étaient « finançables ». Deux projets portés par la chancelière Angela Merkel sont dans la ligne de mire de Roland Koch : l'augmentation d'ici à 2015 des dépenses d'éducation et de recherche à 10 % du PIB contre 4 % aujourd'hui et la garantie d'une place de crèche pour 35 % des enfants de moins de 3 ans en 2013, contre 20 % aujourd'hui. Cette proposition d'économiser sur l'éducation a immédiatement provoqué un vif débat au sein même de la CDU. Cette offensive dirigée contre Angela Merkel ne tombe pas par hasard. Après la rude défaite électorale en Rhénanie- du-Nord-Westphalie et les concessions sur le plan de sauvetage de l'euro, la chancelière est affaiblie. L'aile droite de son parti s'en trouve logiquement renforcée. Du coup, Angela Merkel a été contrainte de réaffirmer que ses objectifs en terme d'éducation et de petite enfance ne seraient pas sacrifiés. Pour le moment. Romaric Godin, à Francfort
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