Le luxe européen profite de la baisse de sa monnaie

L'industrie du luxe s'affirme en qualité de placement défensif. Plus particulièrement du côté de ses représentants européens. Parmi eux, LVMH fait partie des rares élus à avoir échappé au courant baissier des indices boursiers amorcé début juin 2007. Mais aussi à la vague de prises de bénéfices provoquées par la crise grecque depuis le plus haut annuel du CAC40 atteint le 15 avril à 4065,65 points. De son côté, Luxxotica résiste fermement aux pressions vendeuses à la Bourse de Milan. Non sans raison. Le net affaiblissement de l'euro face au dollar mais aussi au yen au cours des cinq derniers mois rendent les produits de prestige de nos fleurons européens. Incitant les investisseurs à privilégier ces derniers à leurs homologues américains comme Tiffany&Co ou encore Coach dont les cours accusent des retards de performance pouvant aller jusqu'à 10 points depuis début janvier. double impactL'effet du recul de l'euro est double. Il se traduit d'abord par un impact de conversion positif, notamment sur les marges étant donné que les acteurs européens de la sphère du luxe fabrique, très majoritairement, sur le Vieux Continent. Caroline Reyl, gérante chez Pictet, évoque l'exemple de Luxottica. Selon elle, « le groupe devrait faire partie des principaux gagnants de la faiblesse de l'euro ». Et d'ajouter : « Propriétaire des marques de lunettes Ray-Ban et Oakley, il réalise près de 80 % de ses ventes aux États-Unis sachant que l'essentiel de sa base de coût est libellé dans la monnaie unique. » Mais, un taux de change favorable ne se résume pas à un simple jeu d'écriture comptable. L'avantage compétitif qui en résulte est bel et bien réel. Avec la hausse du dollar et du yen, les touristes japonais et américains ont désormais accès aux grandes marques européennes à prix soldés. Pour les analystes de JP Morgan, des sociétés comme Hermès, Bulgari ou encore Louis Vuitton en seraient les premières bénéficiaires. Au final, les 4 % de croissance organique du secteur attendus cette année pourraient bien être dépassés. D'après Caroline Reyl, le chiffre devrait être plus proche des 6 %. Les chances de voir les analystes relever leurs prévisions de résultats au cours des prochains mois sont donc grandes. Gare toutefois au retournement de tendance sur les marchés des changes. « Je pense qu'il peut s'avérer risqué de trop se focaliser sur l'impact des fluctuations monétaires. Cela est susceptible de créer un climat d'instabilité qui pourrait affecter le principal pivot de croissance du secteur à savoir, le sentiment du consommateur », prévient Caroline Reyl. Fabio Marquetty
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