Semaine décisive dans le procès Kerviel

Va-t-on enfin connaître le fin mot de l'affaire Kerviel ? Rien n'est moins sûr, même si le procès entre ce lundi dans sa dernière semaine, avec cinq séances dont chacune pourrait être décisive. Dès ce lundi, l'ancien trader accusé d'avoir fait perdre 4,9 milliards d'euros à la Société Généralecute; Générale, partie civile, sera confronté à ses trois hiérarchiques directs, Eric Cordelle, Martial Rouyère et Philippe Baboulin, licenciés pour faute à la suite de l'affaire. Le contenu de leur témoignage ne fait guère de doute : « Je n'ai rien vu, rien soupçonné ». Mais ils n'auront pas la partie facile en face d'Olivier Metzner. L'implacable avocat de Kerviel va en effet s'appliquer, comme il l'a fait depuis le début du procès le 8 juin, à persuader les juges que ces trois-là « ne pouvaient pas ne pas voir ». Il les cuisinera notamment sur les ordres disproportionnés passés par Kerviel, sur les énormes variations de sa trésorerie, et sur leur réaction pour le moins timide aux alertes déclenchées par le trader. à défaut d'y parvenir, il ne manquera pas de jeter le trouble sur ces témoins dont l'indemnité de licenciement, de l'ordre de 600.000 euros, est conditionnée à l'engagement de ne rien dire qui puisse nuire à la banque. Il pourrait en outre bénéficier d'une forme de soutien de la part du président du tribunal, Dominique Pauthe, qui s'est déjà montré sévère avec un autre ancien supérieur direct de Kerviel, Alain Declerck, entendu jeudi dernier. esquiver l'échéanceMais pour le grand public, le clou du spectacle sera l'audition, prévue mardi, de l'ancien PDG du groupe, Daniel Bouton, acculé à la démission après cette affaire et celles des stock-options. Très occupé, « notamment pas des voyages à l'étranger », il a bien tenté d'esquiver l'échéance, mais le président a finalement décidé de le faire témoigner, notamment sur le débouclage de la position de 49 milliards dissimulée par Kerviel. Cité par des actionnaires salariés constitués partie civile, il devra affronter leurs critiques pour son rôle dans ce qu'un ancien trader de la banque a qualifié à la barre de « prise de risque grandissante » sur les marchés au cours des années 2000. Les trois dernières journées seront consacrées aux plaidoiries des parties civiles, au réquisitoire du parquet et à la plaidoirie de la défense. B. J.
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