Adepte de la fermeté, Nicolas Sarkozy prépare le calendrier de sortie de crise

Nicolas Sarkozy « nous fait très peur ». La socialiste Anne Hidalgo résume ainsi le sentiment de l'opposition après six semaines de conflit sur la réforme des retraites. Pour le président du groupe socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel, le chef de l'État « pense qu'une fois la loi votée, elle sera portée à son crédit mais il aura accumulé tellement d'amertume et de déception dans l'opinion qu'il en paiera le prix politique en 2012 ».La presse européenne était unanime mercredi pour estimer que les manifestations françaises ont désormais pris la forme d'une protestation contre le président français. « Sarkozy a un problème, juge ainsi le ?Tagesspiegel? allemand, la réforme est certes impopulaire mais il l'est encore plus. » « La manière de gérer ces problèmes décidera si Nicolas Sarkozy pourra accomplir un deuxième mandat » en 2012, estiment les « Nouvelles de Pékin ».Intervention téléviséeAvant de penser à son avenir politique, le chef de l'État ne change rien à sa stratégie de sortie de crise : il parie sur un essoufflement du mouvement lors des vacances de la Toussaint, après le vote définitif de la loi au Parlement, sans doute le 27 octobre. Viendra alors, après une séquence internationale fournie, le temps du remaniement et de la dernière phase du quinquennat, avec la poursuite des réformes. Entre ces deux moments, soit entre la fin octobre et la mi-novembre, le président de la République devrait intervenir à la télévision. Mercredi, en Conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a prononcé une déclaration officielle, dont le texte a été diffusé par son service de presse. Il a notamment affirmé qu'il mènerait « à son terme » la réforme des retraites, reconnaissant qu'elle était « difficile ». Jugeant « normal que dans une démocratie chacun puisse exprimer son inquiétude ou son opposition », le président de la République a souligné que « certaines limites ne doivent pas être franchies ». « Mon devoir est de garantir le respect de l'ordre républicain au service de tous les Français », a-t-il insisté en annonçant avoir ordonné le déblocage de « la totalité des dépôts de carburant, afin de rétablir au plus tôt une situation normale ». Tous les ministres et responsables de la majorité ont été mobilisés pour relayer la fermeté présidentielle.
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