Export : les chefs d'entreprises ne pensent qu'à l'Europe

L'Europe, toujours l'Europe. Selon une étude TNS Sofres réalisée pour UPS, la CGPME et I&E sur les pratiques des entreprises françaises à l'export dont La Tribune publie les résultats en exclusivité, 64% des chefs d'entreprises interrogés citent les pays de l'Union européenne comme destination prioritaire de leur stratégie export. Une statistique qui correspond à celle observée par les services des Douanes.«C'est très logique. Les entreprises qui exportent, et en particulier celles qui se lancent pour la première fois dans cette aventure, visent les marchés les plus proches sur le plan géographique et sur le plan culturel. Forte de la monnaie unique, la zone euro est tout particulièrement privilégiée», observe Jean-François Roubaud, le président de la CGPME. Viennent ensuite l'Asie Pacifique avec 11% des réponses, l'Amérique du Nord (8%), l'Afrique du Nord (8%), Moyen-Orient (4%), l'Afrique subsaharienne (4%), l'Amérique Latine (3%)Augmenter le chiffre d'affairesPourquoi exporter? Cette volonté est avant tout motivée par le besoin d'augmenter le chiffre d'affaires en développant de nouveaux marchés pour 44% des chefs d'entreprises, note l'étude. La France étant un marché relativement étroit, par ailleurs peu dynamique actuellement, l'export devient une voie que les entreprises souhaitent emprunter pour retrouver les chemins de la croissance. Reste à savoir si l'Union européenne et la zone euro sont des gisements de croissance... Pour 21% des chefs d'entreprises, l'export permet aussi développer un marché de niche.Tout n'est pas si simple cependant, même lorsqu'il s'agit de commercer à l'intérieur des frontières de l'Europe. «Les TPE/PME doivent surmonter certaines difficultés principalement liées à la règlementation douanière, aux coûts logistiques à engager et à la barrière de la langue. Elles sont par exemple près de 50% à souhaiter être mieux accompagnées sur les questions douanières», observe l'étude qui relève par ailleurs l'importance du prestataire de transport dans cette stratégie export. «Depuis la première vague du baromètre, les TPE et PME mettent en avant la relation de partenariat qu'elles entretiennent avec leur prestataire de transport dans la gestion de leur activité export», observe Grégory Goba-Blé, le directeur général d'UPS France.Les chefs d'entreprises ont des idéesReste que le nombre d'entreprises exportatrices peine à décoller. La France compte environ 100.000 exportateurs, un nombre trois fois plus petit que celui observé en Allemagne. Pour relever ce chiffre, les chefs d'entreprises interrogés par TNS Sofres suggèrent la mise en place d'un guichet unique ainsi que l'évolution du statut de VIE consistant à atténuer l'obligation de séjour à l'étranger pour que le statut de VIE devienne une pré-embauche d'un commercial export. «Les entreprises pourraient ainsi démarrer une activité à l'export depuis la France et ce, à moindre coût», explique Jean-François Roubaud. Cette deuxième mesure fait partie des vingt propositions présentées par la CGPME  le 31 octobre dans le cadre du rapport Gallois pour stimuler l'export. C'est également le cas de la mise en place d'une exonération d'impôt sur le chiffre d'affaires réalisé à l'export que souhaite également les chefs d'entreprises.A la lecture de ces souhaits, peut-on déduire que le soutien aux entreprises est insuffisant et inadapté aux PME? Jean-François Roubaud ne le pense pas. «Le soutien est efficace mais il peut être amélioré en modifiant quelques points», déclare-t-il. L'Etat a-t-il toutes les clés? «Evidemment, non. Il ne peut pas tout. C'est aussi aux entrepreneurs de se prendre en main s'ils veulent pérenniser et développer leur entreprise», poursuit-il.
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