Quand Laurence Parisot se campe en disciple de Clausewitz

Laurence Parisot... disciple de Clausewitz, le grand théoricien militaire prussien du 19è siècle qui disait \"la guerre est un acte de violence dont l\'objectif est de contraindre l\'adversaire à exécuter notre volonté\". Certes, la présidente du Medef n\'est pas en guerre. Mais elle n\'a pas son pareil pour profiter de toutes les opportunités pour forcer ses partenaires/adversaires à venir sur son terrain pour mieux faire passer les idées de l\'organisation patronale, présentées comme le remède miracle à la crise.... Clausewitz apprécierait. Dégradation de la note de la France par Moody\'s, pacte de compétitivité décidé par le gouvernement Ayrault, ouverture de la négociation sur le marché du travail, etc... Laurence Parisot ne manque pas d\'éléments pour pousser ses pions.Les syndicats doivent accepter la flexibilitéAinsi, douée d\'un bon sens tactique, Laurence Parisot profite de l\'émoi provoqué par la décision de Moody\'s pour affirmer que maintenant \"pèse sur nous tous une pression particulière\"... Et notamment sur les organisations syndicales. A priori, on ne voit pas le rapport entre Moody\'s et les organisations syndicales? Pour Laurence Parisot, c\'est pourtant clair. Elle explique qu\'avec la dégradation par Moody\'s, le pays n\'a plus le choix pour redresser la pente en matière de compétitivité que d\'écouter ce que dit le Medef. Un message adressé notamment aux syndicats, dans le cadre de la grande négociation en cours sur la réforme du marché du travail. \"Il faut que le concept de flexibilité soit enfin accepté\", assène t-elle. \"Or je suis inquiète de constater que du côté syndical et gouvernemental on a du mal à comprendre que la flexibilité serait un atout majeur pour la compétitivité\". Faisant allusion à la résistance des syndicats qui rechignent à accepter une simplification des règles régissant les licenciements (plafonnement des dommages et intérêts éventuellement dus en cas de licenciement abusif, réduction des délais de procédure, etc.). \"Tous les investisseurs en France regardent l\'évolution de cette négociation\", lance t-elle. Façon de dire que les futurs investissements potentiels dans le pays en dépendent...Le crédit d\'impôt compétitivité doit être opérationnel dès janvier 2013A l\'endroit du gouvernement, Laurence Parisot aussi appelle Clausewitz à la rescousse, s\'agissant de la mise en œuvre du pacte de compétitivité -qu\'elle juge, au passage, trop limité. Elle demande, une nouvelle fois, que le crédit d\'impôt en faveur de la compétitivité et de l\'emploi (CICE), prévu dès 2013 à destination des entreprises, ne donne lieu à aucune contrepartie. Surtout, la présidente du Medef exige presque \"qu\'il soit applicable dès janvier 2013. Les entreprises doivent pouvoir se dire que dès ce nomment elles auront une créance certaine sur le Trésor. Nous attendons la confirmation du gouvernement\". Et de prévenir que ce point sera fondamental dans les décisions des entreprises en termes d\'embauches et/ou d\'investissements... Au passage, elle lance un message au gouvernement en lui demandant de réfléchir à une deuxième étape dans l\'application du CICE. Pour l\'instant, celui-ci est prévu pour s\'appliquer sur les salaires compris entre 1 et 2,5 fois le Smic. Laurence Parisot plaide pour une extension aux rémunérations atteignant... 3,5 fois le Smic.Supprimer la clause de compétence générale des collectivités localesEt, encore une fois, le même raisonnement de Laurence Parisot prévaut à l\'égard des collectivités locales quand elle constate les augmentations \"vertigineuses\" de la contribution financière des entreprises (CFE) et des versements transports. \"Si cela continue, tout le pacte de compétitivité va être réduit à néant. Il faut abroger les lois de 1884 et 1971 qui donnent une clause de compétence générale aux collectivités locales. Et renégocier ces compétences autour d\'une table\".Syndicats, gouvernement, collectivité locales... Sur tous les fronts Laurence Parisot pousse les pions du Medef. La conjoncture s\'y prête. Laurence Parisot/Clausewitz l\'a très bien compris.
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