L'épargne salariale en forme

Voilà la preuve, s'il devait en être, que l'actionnariat salarié composante particulière du tour de table d'une société constitue un actionnariat de référence?: un actionnariat stable destiné à accompagner le développement de l'entreprise à long terme. Une étude de Towers Perrin, publiée en novembre, souligne la « quasi-unanimité sur le rôle fédérateur de l'actionnariat salari頻?: 75 % des sociétés interrogées estiment en effet que cela renforce le sentiment d'appartenance au groupe et 42 % pensent que cela permet « d'agir sur la structure du groupe ».En 2008 (derniers chiffres globaux disponibles), l'épargne salariale a bien résisté. L'AFG recensait 11,5 millions de porteurs (600.000 de plus qu'en 2007) pour un encours d'épargne salariale de 71,4 milliards d'euros (41,4 milliards en FCPE diversifiés et 30 milliards en titres de l'entreprise au travers de FCPE et de Sicav d'actionnariat salarié), en baisse de 18,5 % sur un an quand le CAC en perdait 42. Et les données plus récentes de la FAS laissent penser que le mouvement s'est poursuivi cette année. La tourmente boursière aura certes rappelé que la détention d'actions comporte une part importante de risque. Mais elle a aussi prouvé que la patience, ainsi que la capacité à conserver son sang-froid, est payante?! Les marchés actions ont en effet rebondi de plus de 50 % depuis le début mars et sont proches de leurs plus hauts niveaux de l'année. Et les performances de l'épargne salariale s'inscrivent dans ce mouvement général de reprise. Les incitations des entreprises y sont aussi pour quelque chose. Lors de leur dernière opération, plus de 43 % des sociétés du CAC 40 concourant au Grand Prix ont proposé un effet de levier, plus de 47 % une garantie sur le capital ou le rendement, « des chiffres en progression », commente Marc Vittet, le directeur du Grand Prix. L'environnement législatif a pu aussi jouer. Les PME qui traditionnellement sont peu présentes sur l'épargne salariale car réputée compliquée ? seules 10 % des entreprises de moins de 50 salariés ont conclu un accord d'intéressement ? bénéficient d'un coup de pouce. La loi de décembre 2008 en faveur des revenus du travail leur accorde un crédit d'impôt de 20 %, si elles concluent un accord d'intéressement ou modifient par un avenant les règles de calcul de la prime déjà prévue par un accord précédent. Ce n'est pas rien?: sur 100.000 euros de primes, 20.000 viennent en crédit d'impôt?! Mais les 2 % patronaux de taxation sociale forfaitaire sur l'intéressement et la participation introduits cette année seront ... doublés à 4 % à compter de 2010.Pour le salarié, la loi a aussi mis fin au blocage automatique de la participation pendant cinq ans, pour la partie versée dans l'année, à compter de cette année. Pour autant l'hémorragie que craignaient certains ne s'est pas produite, du moins pas pour le moment. Et les sociétés n'ont dans l'ensemble pas baissé les bras. « Alors qu'en début d'année 48 % des entreprises se déclaraient toujours favorables au lancement d'une opération d'actionnariat salarié, à deux mois de la fin de l'année elles étaient plus de 57 % à avoir effectivement réalisé une opération d'actionnariat salarié, soit par augmentation de capital, soit par attribution gratuite », souligne Michèle Monavon, la présidente de la FAS (lire son interview dans « La Tribune » d'hier). Dans un environnement aussi chahuté, le lancement d'une opération d'actionnariat salarié est l'occasion de communiquer sur les finances de la société?: c'est en tout cas pour 79 % des sondés dans l'enquête Towers Perrin l'opportunité de « rassurer sur la solidité actuelle et future du groupe ». F. P. analyse
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