Le groupe algérien Cevital veut mettre la main sur le savoir-faire du volailler français Doux

Le groupe privé algérien Cevital lorgne le volailler français Doux. Le premier conglomérat privé algérien en termes de chiffres d’affaires (3,5 milliards de dollars en 2012) est en discussions avec l’ex-leader européen de la volaille, en redressement judiciaire depuis juin dernier. \"Nous avons signé un accord de confidentialité avec Doux. Nous avons un intérêt pour ce groupe, mais ne pouvons rien dire d’autre pour le moment\", affirme la direction de Cevital (agroalimentaire, électronique, automobile, grande distribution).Mettre la main sur le savoir-faire de DouxLe président et propriétaire du groupe algérien, Issad Rebrab, a évoqué récemment son intérêt pour Doux et d’autres actifs en France, avec les ministres français de l’Agriculture, Stephane Le Foll, et du Redressement progressif, Arnaud Montebourg. Le groupe Cevital veut racheter toutes les activités du groupe Doux, via l’une de ses filiales en France, pour renforcer ses positions de leader de l’agroalimentaire en Algérie et mettre la main sur le savoir-faire de l’ex-géant français dans la volaille. \"La filière avicole est entièrement à développer en Algérie. Le concept de Doux est intéressant à calquer. Ce groupe maîtrise la filière de A à Z\", affirme Issad Rebrab. L’Algérie, où la filière avicole est encore artisanale, cherche à développer la production de poulet de chair, pour faire baisser les prix, toujours élevés (un kilogramme de poulet est cédé entre 3 euros et 5 euros), selon les saisons.Bloqué en Algérie, Cevital mise sur l\'internationalisationPour faire face au blocage de ses projets industriels en Algérie, le groupe Cevital cherche à s’internationaliser et veut profiter de la crise en Europe pour y acquérir des entreprises en difficultés. \"On peut racheter des actifs en France, non pas pour les délocaliser en Algérie, mais pour opérer un transfert du savoir-faire pour le lancement d’entreprises naissantes en Algérie et même en Afrique\", explique-t-il. \"Les opportunités qui se présentent pour nous actuellement en Europe, en raison de la crise, ne reviendront pas avant 100 ans\", avertit-il. Les ambitions d’internationalisation de Cevital ont peu de chances de se réaliser dans l’immédiat en raison d’une législation locale sur le change extrêmement défavorable. L’Algérie n’autorise pas ses entreprises à transférer des devises pour s’implanter en dehors de ses frontières. Seul le groupe pétrolier public Sonatrach a été autorisé à réaliser quelques investisseurs à l’étranger, notamment en Libye et au Pérou.
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