Les 600 habitants du petit village de Shishmaref, près du ce...

Les 600 habitants du petit village de Shishmaref, près du cercle polaire, ont pris leur décision : ils déménageront bientôt. Le littoral, qui héberge leur culture depuis des millénaires, est en passe de disparaître. Mangé par les flots. Ce cas n'est pas unique. Du pôle Nord aux petites îles de l'océan Pacifique, en passant par les Andes et l'Afrique, des populations entières sont affectées par le réchauffement climatique.Sécheresse, montée des eaux, fonte trop rapide des glaciers, tempêtes et ouragans à répétition sont autant d'éléments qui précipitent ? ou précipiteront bientôt ? les migrations. Pour l'heure, les habitants sinistrés se déplacent essentiellement à l'intérieur de leur propre pays, faute de moyens pour aller plus loin. Faute, aussi, d'un statut international reconnu.En effet, s'il existe bien des réfugiés politiques, voire économiques, rien n'est pour l'instant officiellement mis en place pour ces nouveaux déplacés. Qui pourtant, selon les estimations des Nations unies, seront pas moins de 50 millions en 2010 ? autant dire demain. Déjà, l'agence onusienne chargée des flux migratoires estime que 25 millions de personnes, autour du globe, ont dû quitter leur habitat en raison du réchauffement climatique. Ils pourraient être, selon certaines ONG, 150 millions en 2050.Les habitants de la petite République de Kiribati, perdus au milieu du Pacifique, en appellent à leurs voisins australiens et néo-zélandais, à 7.500 kilomètres de là, pour qu'ils leur donnent asile et les aident à trouver un emploi. Car leur territoire, situé à 2 mètres seulement au-dessus du niveau de la mer, risque tout simplement de disparaître dans les années voire les mois qui viennent, alors que l'empreinte carbone des îliens est quasiment nulle !Les pays riches entendront-ils ces prières ? Il y a quelques jours, le gouvernement du Bangladesh leur a, lui aussi, adressé un appel, pour qu'ils acceptent les 20 millions de réfugiés climatiques que pourrait compter le pays en 2020. Dans le golfe du Bengale, la petite ville de Cox Bazar doit déjà faire face à un afflux de réfugiés politiques venus du Myanmar voisin. La perspective de recevoir une nouvelle population chassée des campagnes par des moussons de plus en plus dévastatrices inquiète les autorités. « Au moins, les réfugiés reçoivent un soutien international, alors que les pauvres, chez nous, n'ont rien », s'insurge Omar Faruk, le sous-commissaire du district.Lysiane J. BauduLes réfugiés climatiques seront 50 millions dès 2010
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