Bercy rationalise les pôles de compétitivité

La phase 2 (2009-2011) des pôles de compétitivité n'en est encore qu'à mi-chemin. Et pourtant, se profile la phase 3. L'année 2010 devrait de fait marquer un tournant dans la politique des pôles de compétitivité. Comme Christian Estrosi l'avait laissé entendre cet été (« La Tribune » du 20 juillet 2009), il souhaite voir les pôles se regrouper par grandes filières, avec un système de « bonus » à la clé, dont les arbitrages ne seront finalement rendus qu'au premier semestre 2010. Car, depuis, l'emprunt national est passé par là. Le ministre de l'Industrie, insatisfait des recommandations de la commission du grand emprunt, a milité pour que l'innovation industrielle soit mieux représentée. Et a obtenu gain de cause, puisque les filières industrielles et les PME recevront 6,5 milliards d'euros du grand emprunt, dont 500 millions pour les pôles.Ces 500 millions, Christian Estrosi veut les affecter aux « projets structurants », favorisant l'émergence d'« interpôles » fédérés autour des grandes filières industrielles. De leur côté, les cinq meilleurs des 17 pôles mondiaux auront vocation à devenir des clusters de classe mondiale. Quant aux 13 pôles jugés « en sursis » en 2008, leur sort sera tranché au début de 2010, lors d'un CIACT (comité interministériel d'aménagement et de compétitivité des territoires), une fois l'audit des cabinets Boston Consulting Group et CM International achevé. Ils seront soit invités à se rapprocher d'autres pôles, soit délabellisés. À moins, suggère-t-on à la DGCIS (Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services, ex-DGE), que certains ne deviennent des « grappes d'entreprises » ? label lancé en octobre par Michel Mercier, le ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire. De quoi laisser la place à un nombre restreint de nouveaux pôles d'écotechnologies (une vingtaine de dossiers ont été déposés), dont la labellisation doit intervenir dans le même temps.nouvelle gouvernanceCar Bercy est décidé à rationaliser le paysage des 71 pôles de compétitivité, à les décloisonner, à en améliorer la gouvernance et à leur donner plus de visibilité à l'international. C'en est donc fini de la logique territoriale qui avait finalement prévalu lors de leur création en 2005. Alors que leur géniteur, Jean-Pierre Raffarin, n'en souhaitait à l'origine qu'une quarantaine. Aujourd'hui, malgré leur réel impact sur le développement local, force est de constater que leur internationalisation fait défaut. Et ce, alors que le besoin de coopérations internationales se fait de plus en plus sentir, comme l'a encore souligné en novembre, à Sophia-Antipolis, le 5e  Forum des pôles de compétitivité.
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