Réforme des rythmes scolaires : un surcoût de 600 millions d'euros pour les collectivités locales

Le retour à la semaine de 4,5 jours dans le primaire en septembre 2013 entraînera un coût financier important pour organiser les activités périscolaires, recruter et former les animateurs, assurer la cantine et le ramassage scolaire, suscitant l\'inquiétude des collectivités locales.La réforme des rythmes scolaires vise à alléger la journée des écoliers - de 45 minutes en moyenne - pour favoriser les apprentissages. Elle n\'est pas dans le projet de loi pour la \"refondation de l\'école\" qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres, mais dans un décret publié prochainement au Journal officiel. Le retour à la semaine de 4,5 jours, abandonnée en 2008, devra s\'appliquer dès la rentrée prochaine qui verra les élèves du primaire en classe le mercredi matin. Par dérogations, elle pourra ne s\'appliquer qu\'en 2014 ou se faire le samedi matin. Le coût de la réforme pour les collectivités locales a été estimé par l\'Association des maires des grandes villes de France à près de 600 millions d\'euros pour l\'ensemble des enfants en année pleine.Transports scolaires, chauffage, gardiennage, etc..Organiser le transport scolaire une demi-journée supplémentaire pèse sur le budget des conseils généraux, environ \"60 millions d\'euros en moyenne par an\", selon l\'Assemblée des départements de France. Il y a aussi les factures de chauffage, de gardiennage, d\'entretien et d\'encadrement, le coût éventuel de la cantine et les animateurs qu\'il faudra recruter et former.L\'élaboration d\'un projet éducatif local est l\'un des \"enjeux\" de la réussite de la réforme, \"si on ne veut pas parquer les gamins dans la cour\", relève Yves Fournel, président du Réseau français des villes éducatrices et adjoint au maire de Lyon. Sur la première année, la question financière \"est en grande partie réglée parce qu\'il y a l\'aide de l\'Etat\" qui s\'élève à 250 millions d\'euros pour les communes qui appliquent la réforme en septembre, selon lui. Elles percevront 50 euros par élève, ou 90 dans les zones en difficulté, lesquelles recevront encore 45 euros par élève en 2014.\"L\'essentiel du coût est humain\", juge M. Fournel. Les communes demandent un allègement des taux d\'encadrement (nombre d\'animateurs par enfants) et un financement plus important par la Caisse d\'allocations familiales (CAF) des activités périscolaires, \"parce que les inquiétudes des communes, ce n\'est pas de démarrer, c\'est d\'avoir la capacité de tenir sur la durée\".Paris reviendra à 4,5 jours dès 2013Paris passe à la nouvelle semaine scolaire dès septembre de cette année, mais l\'application inquiète le principal syndicat d\'enseignants du primaire SNUipp-FSU Paris qui appelle à la grève ce mardi 22 janvier et promet une mobilisation \"historique\". Le syndicat dénonce la \"précipitation\" du maire Bertrand Delanoë alors qu\'il y a \"un manque cruel d\'animateurs formés et de locaux adaptés pour un périscolaire de qualité\", dit Jérôme Lambert, secrétaire départemental. \"Il y aura un très gros volet ressources humaines, avec des personnels que l\'on va stabiliser, former, voire qualifier\", assure Colombe Brossel, adjointe au maire.
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