L'âge de la retraite  : le débat qui fait peur au SPD

En proposant il y a cinq ans l'agenda 2010, dont la loi Hartz IV était le point d'orgue, l'ancien chancelier social-démocrate Ger­hard Schröder avait initié en Allemagne un vent de réforme, un peu oublié ensuite par la gauche allemande du temps de la grande coalition. Sauf sur un point : celui de l'âge de la retraite. En effet, en 2007, le SPD n'a pas hésité à défendre la décision du premier gouvernement Merkel de repousser progressivement l'âge du départ à la retraite de 65 à 67 ans. Les sociaux-démocrates y voient à l'époque le moyen de sauver la retraite par répartition face au défi du vieillissement de la population, qui est particulièrement rapide outre-Rhin, tout en multipliant les précautions. La transition prévue est en effet très lente : non seulement elle ne doit s'effectuer qu'à partir de 2012, mais elle s'étale sur plusieurs décennies. Durant cette période, un mois supplémentaire de cotisation sera exigé chaque année aux salariés pour cesser leur activité. Et ce n'est qu'en 2031 que la retraite à 67 ans sera installée.un bouletDepuis la déroute électorale de septembre dernier (21 % des suffrages), cette réforme est cependant devenue un boulet pour le SPD, soumis à un feu de critiques sur son flanc gauche. La preuve en a été encore apportée lundi dernier. Alors que le parti social-démocrate annonçait sa volonté de tirer un « bilan critique » des années Schröder, on apprenait que la publication de « propositions concrètes pour la correction de la loi Hartz IV et de la retraite à 67 ans » était reportée à plus tard. Pourtant, le temps presse. Si le débat ne fait pas actuellement les gros titres, Die Linke, à gauche, ne cesse de réclamer l'abrogation de la retraite à 67 ans. Et, surtout, le gouvernement doit cette année faire jouer la « clause de vérification » prévue dans la loi. Une clause qui permet d'évaluer la situation des travailleurs âgés et d'adapter la loi en conséquence. La ministre du Travail Ursula von der Leyen, a d'ores et déjà annoncé qu'elle prenait cette clause « au sérieux » et qu'elle entendait renforcer le dispositif en y intégrant des mesures de formation et la reconnaissance de l'expérience professionnelle. Mais le débat sur l'âge de la retraite est loin d'être clos : les libéraux, les partenaires de coalition d'Angela Merkel, militent quant à eux, pour une plus grande flexibilité pour l'âge du départ en retraite. Le SPD sera alors très attendu sur le sujet. R. G.Si le débat ne fait pas actuellement les gros titres, Die Linke, à gauche, ne cesse de réclamer l'abrogation de la retraite à 67 ans.
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