Les finances locales sous pression

L'année 2010 promet d'être difficile pour les collectivités locales européennes, qui pourraient voir leurs notations financières mises à mal par la dégradation de leur situation budgétaire et des émissions de dette massives. « Nous nous attendons à une poursuite de la baisse de leurs revenus, alors que dans le même temps, la structure de leurs dépenses est relativement rigide », souligne Christophe Parisot, chez Fitch Ratings.Les collectivités locales ont été un maillon essentiel des mesures de relance économique prises par les gouvernements européens, et leurs dépenses sont souvent liées à des prestations essentielles incompressibles, comme la santé et l'enseignement. Dans le même temps la baisse des revenus des agents économiques a rogné leurs ressources fiscales. Avec comme conséquence des capacités d'autofinancement en berne, voire des déficits, comblés par l'endettement. Dans le cas français, l'épargne de gestion des collectivités a diminué de 4,6 % en 2009, après ? 3,8 % en 2008.« Face à la frilosité accrue des banques traditionnelles, les marchés de capitaux sont alors apparus comme une source de financement à long terme intéressante », souligne Fitch. Les émissions ont atteint 100 milliards de dollars l'an dernier contre respectivement 73 et 61 milliards en 2008 et en 2007. L'an dernier, les collectivités locales allemandes ont représenté environ 60 % des émissions, contre environ 12 % pour les localités italiennes et espagnoles, et 10 % pour les françaises.surveillées de prèsSelon Fitch, les émissions de dette devraient poursuivre leur expansion cette année, au risque de mettre sous pression les notes des émetteurs. « Environ 12 % de notre portefeuille de 205 notations de collectivités locales risquent d'être dégradés cette année, sauf si la reprise est plus rapide et plus forte qu'attendu. Nous surveillerons de près les localités espagnoles et italiennes », prévient Christophe Parisot. L'agence a d'ores et déjà dégradé 5 notes en 2009, et placé 24 localités sous perspectives négatives. Concernant le cas français, elle souligne que l'ensemble des notations des 15 collectivités locales qu'elle suit conservait une perspective stable à la fin décembre 2009, alors que près de la moitié des localités espagnoles avait une perspective négative. Mais la suppression de la taxe professionnelle, qui représente environ 45 % des recettes fiscales locales directes, pourrait changer la donne. Elle ne devrait donner son plein effet que l'an prochain.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.