Les banquiers aiment aussi les seniors

À 56 ans, sans apport personnel, Claire a réussi à emprunter 280.000 euros remboursables en 25 ans ! Certes, elle a essuyé quatre refus avant la bonne nouvelle. Si ce cas n'est pas le plus typique des seniors se lançant dans l'emprunt, il confirme une réalité : l'âge ne constitue plus un frein. « Contrairement à la tendance il y a quinze ans, aujourd'hui, la clientèle senior ne subit aucune discrimination. Au contraire, les personnes âgées représentent un marché solvable et sécurisant », constate Serge Maître, président de l'Association française des usagers des banques (Afub). « Emprunter après 50 ans ne présente pas de souci particulier pour les banques. À cet âge, il n'est pas rare que l'on ait constitué un bon apport personnel », ajoute Sandrine Allonier, porte-parole de Meilleurtaux.com. Des atouts contrebalancés par une autre réalité : à 50 ans et plus, la perspective de la retraite ne permet plus d'envisager les mêmes durées de remboursement de crédit. Sans compter que plus on avance en âge, plus les problèmes de santé sont fréquents. Des paramètres spécifiques qui nécessitent une réponse adaptée.passer par le courtageSelon Philippe Taboret, directeur général adjoint de la Cafpi, « le succès du courtage se justifie pleinement. Plus on est âgé, plus on a besoin de réponse particulière. En tant que courtier, nous nous chargeons de trouver les réponses à ces besoins spécifiques. » Idealia du Cetelem prévoit dès le départ deux niveaux de mensualités : la première court pendant la période d'activité ; la seconde démarre à la date présumée du départ à la retraite et anticipe une baisse de 30 % des revenus. « Ce montage nécessite de la souplesse, explique Alain David, directeur du crédit immobilier au Cetelem. Ainsi, si le passage à la retraite est avancé ou retardé, le contrat est modifié, sans frais. De même, pour tenir compte d'une éventuelle prime de départ à la retraite, le remboursement anticipé du capital est possible, sans indemnité et jusqu'à hauteur de 20 % du capital initial. » Au Crédit Foncier, la formule classique consiste à se caler sur l'endettement envisageable lors de la retraite pour déterminer le montant du crédit. Cependant, si cette enveloppe se révèle insuffisante, on peut procéder par paliers : on suramortit pendant la période active et on revient à un échéancier normal après le passage à la retraite. Reste que, à 50-55 ans, nombre de foyers ont encore des charges familiales lourdes, notamment si leurs enfants font des études. Ceux-là doivent tenir compte de deux contraintes : une capacité limitée de remboursement au démarrage et une chute de revenus à la retraite. Une formule permet d'y répondre : le prêt à taux fixe avec échéances progressives. « Avec ce montage, on fixe une échéance raisonnable au démarrage compte tenu des capacités de remboursement des emprunteurs et une progression de 1 % à 1,5 % est appliquée chaque année, de sorte que l'emprunt soit totalement remboursé en toute sérénité, avant l'âge de la retraite », explique Yoann Bobe, responsable offre patrimoniale du Crédit Foncier. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.