BAE Systems intensifie ses campagnes Eurofighter à l'export face au Rafale

Face à la contraction des budgets de défense aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, BAE Systems, qui présentait ce jeudi ses résultats 2012, s\'en remet à l\'export dans les pays émergents pour gagner des points de croissance. C\'est notamment le cas pour l\'avion de combat Eurofighter Typhoon, construit dans le cadre du consortium Eurofighter dont il fait partie avec EADS et l\'italien Finmeccanica. Après avoir été en négociations exclusives depuis janvier 2012 avec le Sultanat d\'Oman, le groupe britannique a signé en décembre dernier un contrat, certes modeste, portant sur la fourniture de douze avions de combat Eurofighter Typhoon et huit avions d\'entraînement Hawk. BAE Systems mise sur des opportunités pour l\'Eurofighter en Malaisie et aux Emirats Arabes Unis, où il est en concurrence avec l\'avion de combat de Dassault Aviation, le Rafale. Ce dernier , qui peut emporter jusqu\'à trois missiles de croisières Scalp (à la différence de l\'Eurofighter) semble avoir actuellement le vent en poupe à Abu Dhabi à l\'issue du salon de l\'armement de cet émirat (IDEX) après une période de fâcheries.Le Premier ministre britannique, David Cameron, vient aussi de se rendre en Inde pour y pousser l\'Eurofighter contre le Rafale de Dassault Aviation, qui a pourtant engagé des négociations exclusives avec New Delhi pour un contrat faramineux portant sur la vente de 126 appareils, dont 108 assemblés surplace. Pour autant, la visite de David Cameron ne s\'est pas très passée, le Premier minsitre britannique a été rattrapé par l\'affaire présumée de corruption du groupe italien Finmeccanica dans le cadre d\'une vente de douze hélicoptères fabriqués par sa filiale italo-britannique, AgustaWestland, dans le sud-ouest de l\'Angleterre. Le Premier ministre indien, Manmohan Singh, a même évoqué dans un communiqué à l\'adresse de David Cameron sa \"sérieuse préoccupation\" concernant l\'affaire qui frappe de plein fouet le gouvernement de centre-gauche à un an des élections générales. Une visite au final pas aussi éclatante que le Premier ministre britannique, qui voulait redorer le blason de l\'Eurofighter, l\'aurait souhaitée.BAE Systems en reculLe groupe de défense britannique a vu son bénéfice 2012 reculer et reste prudent pour l\'avenir en raison des perspectives incertaines pour les budgets de défense américain et britannique. Le numéro un européen du secteur a enregistré un bénéfice net en baisse de 14 %, à 1,07 milliard de livres (1,2 milliard d\'euros) l\'an dernier et un recul de 7 % du chiffre d\'affaires. BAE Systems table toutefois sur une progression \"modeste\" de son bénéfice par action sous-jacent en 2013, tandis que ses deux principaux marchés devraient rester sous pression. \"Des opportunités de croissance sont identifiées sur certains segments des marchés américain et britannique mais les perspectives globales dans les deux pays continuent d\'être limitées\", estime BAE Systems. Aux Etats-Unis, un pays qui représente 40 % des ventes du groupe européen, des coupes drastiques dans les dépenses doivent entrer en vigueur début mars si un compromis n\'est pas trouvé entre les élus à Washington. Le groupe a ainsi prévenu 3.500 employés américains spécialisés dans la réparation navale qu\'ils risquaient de perdre leur emploi, si les négociations budgétaires n\'aboutissent pas. Incertitudes avec le client saoudienAutre incertitude, le groupe avait prévenu en décembre que ses résultats risquaient de pâtir des retards dans la finalisation d\'un important contrat avec l\'Arabie saoudite. Ce pays avait signé en 2007 avec le Royaume-Uni un contrat pour l\'achat de 72 avions de combat Eurofighter Typhoon auprès de BAE Systems. Mais dans le cadre de ce programme nommé \"Salam\", les deux parties négocient actuellement une augmentation du prix des 48 appareils qui restent à livrer. Ces discussions sont toujours en cours, indique BAE Systems, qui a reculé d\'une place dans le dernier classement des groupes de défense de l\'institut suédois Sipri, se classant troisième derrière les américains Lockheed Martin et Boeing. Le contrat date de 2007 et porte sur la fourniture de 72 Typhoon, dont 24 ont déjà été livrés. Sa valeur est estimée à environ 4,5 milliards de livres (5,5 milliards d\'euros).BAE Systems avait mené entre juin et octobre 2012 des discussions avec EADS, la maison mère d\'Airbus, en vue d\'une fusion. \"Mais aucun accord acceptable pour toutes les parties n\'a pu être conclu\", rappelle BAE Systems. \"C\'est de l\'histoire ancienne\", a assuré le directeur général, Ian King, lors d\'une conférence d\'analystes. Ce plan de rapprochement aurait permis de créer un géant mondial plus puissant que l\'américain Boeing mais le projet a échoué devant les réticences de l\'Allemagne, en particulier.
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