L'image de synthèse pour percer les secrets de Kheops

Les mystères de la grande pyramide seront-ils bientôt résolus ? C'est ce qu'espère Jean-Pierre Houdin, passionné d'architecture antique, qui a développé plusieurs théories passionnantes sur la construction du monument (par une rampe intérieure) et l'existence d'antichambres jamais découvertes. Ses travaux ont été facilités par l'éditeur de logiciels Dassault Systèmesave;mes qui, dans le cadre de son action de mécénat, lui a fourni une expertise en matière de simulation numérique. Dans ses recherches, l'architecte est pénalisé car il n'appartient pas au cénacle des égyptologues et ne peut donc pas explorer à sa guise le monument jalousement surveillé par le conservateur en chef des Antiquités égyptiennes. Comme il ne peut valider ses théories sur le terrain, il a trouvé dans l'image 3D une solution très convaincante. En 2007, les deux partenaires avaient présenté cette modélisation de la pyramide au grand public à la Géode (en trois ans ces manifestations mensuelles ont attiré 30.000 spectateurs). Aujourd'hui, ils renouvellent l'expérience pour partager l'avancée de leurs travaux avec le grand public (à raison d'une séance par mois à la Géode).L'avantage de l'image de synthèse en relief : la possibilité de « s'immerger » dans un environnement pour mieux comprendre l'agencement intérieur et « tester » l'hypothèse fascinante de la présence de deux antichambres inconnues. En bon architecte, Jean-Pierre Houdin considère que les galeries découvertes qui mènent à la chambre du pharaon ne sont pas l'accès principal du fait d'une forte déclivité qui rend difficile la progression au coeur de la pyramide. Il a alors l'idée d'étudier le plan de la pyramide du père de Kheops dont le cheminement intérieur est très différent. En superposant les deux plans, il a une illumination. Que l'imagerie numérique va rendre lumineuse. « La 3D m'a aussi permis de valider des suppositions comme l'utilisation de contrepoids perfectionnés pour faire monter des énormes blocs de pierre », note l'architecte.L'aventure continueJean-Pierre Houdin ne se fie pas à sa seule intuition pour développer ses théories : il a ainsi utilisé des relevés de microgravimétrie (technique qui permet d'évaluer la densité des matériaux) pour montrer les anomalies dans la structure de la pyramide. Ce relevé en 2D a été modélisé en relief et vient étayer la théorie d'une rampe intérieure qui aurait servi à apporter les blocs de pierre jusqu'au sommet du monument.« La modélisation 3D a servi de tremplin à la théorie révolutionnaire de Jean-Pierre Houdin », explique Mehdi Tayoubi, responsable de la stratégie interactive de Dassault Systèmesave;mes. L'éditeur de logiciels de simulation numérique a initié en 2005 son programme de mécénat « Passion pour l'innovation » avec cette collaboration qui mobilise une dizaine de personnes sur des projets divers (voir ci-dessous). Car l'aventure n'est pas finie puisque Dassault Systèmesave;mes vient d'annoncer la signature d'un programme avec l'Université Laval de Québec spécialisée dans la thermographie infrarouge. Cette technique sera utilisée pour « scanner » Kheops et repérer les différences de température dans la structure de l'édifice. L'an passé, l'éditeur français avait signé un accord avec le Fine Art Museum de Boston pour la reconstitution virtuelle du plateau de Gizeh.
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