Robert Bosch lacherait le solaire

« C’est le coup de massue », tonne Marc Soubitez, délégué CFDT et membre du bureau du comité européen du groupe allemand Robert Bosch. Selon ce syndicaliste, Volkman Denner, président du directoire de l’équipementier germanique devrait annoncer, lors du conseil de surveillance de ce vendredi après-midi, l’arrêt des activités photovoltaïques. Il s’agirait bien d’un arrêt, pur et simple, et non d’une vente.C’est en 2008 que l’équipementier automobile a fait son entrée dans le solaire en achetant Ersol Solar Energy DG renommé Bosch Solar Energy, convaincu alors que cette diversification serait porteuse d’avenir. Il y a investi plusieurs centaines de millions d’euros dont 600 millions sur le site de Arnstadt, qui intègre la totalité de la filière : production de lingots de silicium, tranchage des wafers, découpe des cellules et fabrication des panneaux. Quelque 2000 emplois sont concernés dans cette usine et 3300 avec les deux autres unités allemandes de Prenzlau et Brandebourg, spécialisées dans la technologie des couches minces, l’usine de Vénissieux, dans le Rhône, et la Chine.Cette sortie du photovoltaïque, qui semblait déjà se dessiner en décembre dernier, est motivée par le niveau des pertes : elles se sont élevées à 1,2 milliard en cumul sur 2010 et 2011 du fait du dumping chinois sur les prix, en particulier. En 2012, selon nos informations, le déficit opérationnel serait pratiquement égal aux 470 millions d’euros de chiffre d’affaires, environ, de cette branche. Jusqu’au dernier moment, le personnel espérait que, au moins, la partie aval de cette division serait épargnée, à savoir les cellules et le montage des modules.Un choc pour l\'usine de  VénissieuxGuy Maugis, le président de Robert Bosch France se déplacera ce vendredi à Vénissieux pour annoncer la nouvelle. Le choc sera dur pour cette usine, qui, longtemps, dédiée à la fabrication de pompes à moteurs diesel, avait accepté de sacrifier une partie de ses RTT. Puis menacée de fermeture, et du fait d’un dialogue social de qualité, elle avait été reconvertie en 2011 dans la fabrication de panneaux : 25 millions injectés environ dans deux lignes et formation de quelque 250 employés.« La transformation est une réussite de l’avis de tous les observateurs, les 2/3 de ce qui est fabriqué à Vénissieux est destiné au marché français où la visibilité pour cette énergie s’améliore avec les nouvelle mesures gouvernementales », plaide Marc Soubitez. « Arrêter un tel outil qui a su conquérir des clients, il n’en est pas question. Il sera de la responsabilité de Robert Bosch France de le reprendre ». Ce site tourne à plein de sa capacité (160 mégawatts). « Nous sommes passés à quatre équipes et la direction a commencé à faire appel à des intérimaires, une dizaine », ajoute, amer, Marc Soubitez. L’homme est déterminé à prendre une nouvelle fois le flambeau. 
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