Nouveaux élus  : les chantiers des quatre prochaines années

À peine élues, les nouvelles majorités vont devoir définir leurs priorités. Sans trop traîner : le mandat des conseillers régionaux a été raccourci. Il a été ramené de six à quatre ans. Une période bien courte pour décider et mener à bien certains chantiers. Les plus immédiats feront l'objet d'un budget rectificatif pour 2010.Logiquement, les plus gros chantiers pour cette prochaine mandature portent sur les grands secteurs d'intervention des régions. À savoir les lycées, les transports, la formation professionnelle et le développement économique. Ces quatre compétences obligatoires représentent 80 % de leurs dépenses.En matière de lycées, la charge principale des régions concerne la construction, l'équipement, l'entretien et la rénovation des établissements. Le Languedoc-Roussillon, terre à forte croissance démographique, va ainsi devoir poursuivre son effort. Les lycées représentent 41 % de ses investissements : cinq établissements ont été ouverts depuis 2004 et trois sont en cours de construction.Lignes TGVEn matière de transports, les régions ont la compétence de l'organisation du transport régional ferroviaire des voyageurs. Renouvellement du matériel, développement des dessertes, accroissement des fréquences, modernisation des gares... la tâche est vaste. Elle l'est surtout en Île-de-France, où la région n'a récupéré la compétence des transports qu'en 2004, prenant le relais d'un État défaillant. Les régions continueront en outre d'être mises à contribution par l'État pour financer les lignes TGV, alors que cela n'est pas de leur ressort : depuis le TGV Est, toutes les collectivités locales sont sollicitées pour cofinancer ce type de projet. La poursuite de la montée du chômage les poussera aussi à accroître leur rôle d'amortisseur de la crise : via des aides aux entreprises et aux secteurs en difficulté, ou par le financement de l'apprentissage et de la formation professionnelle.Au-delà, deux écueils s'annoncent déjà pour ces quatre ans. D'une part, un certain nombre de sujets s'annoncent polémiques entre les alliés socialistes et verts, tel le projet thermonucléaire Iter en Paca ou l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes dans les Pays de la Loire. D'autre part, les marges de manoeuvre financières des régions risquent de se réduire drastiquement.Dans un rapport publié vendredi, Fitch estime ainsi que les finances régionales devraient connaître de prochaines années difficiles en raison de l'atonie des recettes face à des besoins d'investissement toujours importants. « Même si les régions restent des entités financièrement solides au regard d'autres collectivités locales, leur situation budgétaire devrait se détériorer et nous prévoyons une forte hausse de leur endettement », indique Christophe Parisot, directeur senior au sein du département finances publiques de Fitch. La suppression de la taxe professionnelle (remplacée par une cotisation sur la valeur ajoutée dont le barème est national) et le transfert des taxes foncières aux communes et départements vont en effet priver les régions de toute marge de manoeuvre fiscale. Ne leur resteront que la taxe sur les cartes grises et la part variable de TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers).Le risque majeur est que les régions se recentrent sur leurs compétences obligatoires, délaissant leurs interventions facultatives. Or, les subventions régionales sont aujourd'hui cruciales pour un certain nombre de secteurs : le cinéma, la production audiovisuelle et plus généralement la culture, ou encore l'environnement, la recherche, et le sport.Stéphanie Tisserond
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