L'Élysée joue la modestie dans le remaniement

Un remaniement « a minima » avant d'engager la difficile réforme des retraites. Avant sans doute une refonte de l'équipe gouvernementale pour la dernière ligne droite du quinquennat, fin 2010 ou début 2011. C'est apparemment le scénario retenu à l'Élysée, où l'on s'attache à déconnecter le sort de l'équipe Fillon du résultat des élections régionales.« Quel que soit le cas de figure, il n'y aura pas de grand remaniement. Ce sera un remaniement modeste, technique, parce que de petits ajustements méritent d'être faits. Même s'il peut y avoir du sens politique dans le technique », a déclaré, samedi à « La Croix », le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant. Cette mise au point est intervenue alors que le Tout-Paris politique bruissait de rumeurs sur un ample réaménagement de l'équipe conduite par François Fillon. Le sort du Premier ministre lui-même semblait dans la balance, nourri par l'hypothèse d'un « gouvernement de crise », resserré autour de personnalités exclusivement UMP. Réponsee;ponse de Claude Guéant : « Le président ne dira pas que l'ouverture n'a plus de sens. Il en a fait une conviction. » Les ministres « de gauche » devraient donc conserver leur poste, que ce soit Bernard Kouchner aux Affaires étrangères ou Éric Besson à l'Immigration et à l'Identité nationale. Mais il n'y aurait plus de main tendue à gauche. « Continuer l'ouverture ne veut pas dire l'élargir », a précisé Claude Guéant à « La Croix ».À l'Élysée circulaient, ces derniers jours, les noms de « jeunes » UMP qui « se sont bien battus » pendant la campagne des élections régionales, comme Christophe Béchu ou Franck Riester. Parmi les ministres menacés figureraient Fadela Amara (Ville) et Marie-Luce Penchard (Outre-Mer).Une des questions qui se pose au duo Sarkozy-Fillon concerne le sort de Xavier Darcos. Le ministre du Travail, tête de liste en Aquitaine, a obtenu un des plus mauvais scores des vingt ministres engagés dans la bataille des régionales. Or c'est lui qui doit être chargé de piloter la réforme des retraites. Son départ de la rue de Grenelle apparaîtrait toutefois comme un signe de faiblesse de l'exécutif, qui devrait, de plus, trouver la personnalité adéquate pour gérer un chantier que Claude Guéant a défini comme « un impératif national ».UMP : Pas de bouleversement Le secrétaire général de l'Élysée a également confirmé qu'il n'y aurait « aucun bouleversement » à la tête de l'UMP, ce que les élus du parti présidentiel, affolés par le premier tour des régionales, avaient déjà compris mercredi lorsque Nicolas Sarkozy a reçu à déjeuner Xavier Bertrand, secrétaire général du mouvement.Le chef de l'État se prépare aussi à affronter une éventuelle fronde des parlementaires de la majorité. Mardi matin, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée, a convié ses troupes à une séance défouloir avant une réunion avec les membres du gouvernement. Le député-maire de Meaux entend bien conserver sa liberté de parole vis-à-vis de l'Élysée. Tout comme Dominique de Villepin, silencieux pendant la campagne, mais qui s'exprimera jeudi lors d'une conférence de presse. H. F.
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