Sarkozy prépare un remaniement « technique »

Un remaniement « a minima » avant d'engager la difficile réforme des retraites. Avant sans doute une refonte de l'équipe gouvernementale pour la dernière ligne droite du quinquennat, fin 2010 ou début 2011. C'est apparemment le scénario retenu à l'Élysée, où l'on s'attache à déconnecter le sort de l'équipe Fillon de la lourde défaite de la majorité aux élections régionales.L'Élysée a fait savoir dimanche soir que Nicolas Sarkozy était « décidé à entendre le message » des Français. Le chef de l'État reçoit ce lundi matin le Premier ministre pour parler « remaniement technique » du gouvernement. Mais pas question de démission pour le chef du gouvernement. François Fillon a estimé de son côté que la majorité devait « analyser lucidement » les résultats du scrutin, tout en gardant « le cap fixé par les élections nationales ».Plus de main tendueCette mise au point vise à faire taire les rumeurs sur un ample réaménagement de l'équipe conduite par François Fillon, le scénario le plus souvent évoqué étant celui d'un « gouvernement de crise », resserré autour de personnalités exclusivement UMP. Réponsee;ponse de Claude Guéant samedi sur le site Internet du journal « La Croix » : « Le président ne dira pas que l'ouverture n'a plus de sens. Il en a fait une conviction. » Les ministres « de gauche » devraient donc conserver leur poste, que ce soit Bernard Kouchner aux Affaires étrangères ou Éric Besson à l'Immigration et à l'Identité nationale. Mais il n'y aurait plus de main tendue à gauche.Une des questions qui se pose au duo Sarkozy-Fillon concerne le sort de Xavier Darcos. Le ministre du Travail, tête de liste en Aquitaine, a obtenu un des plus mauvais scores des vingt ministres engagés dans la bataille des régionales. Or c'est lui qui doit être chargé de piloter la réforme des retraites. Son départ de la rue de Grenelle apparaîtrait toutefois comme un signe de faiblesse de l'exécutif, qui devrait, de plus, trouver la personnalité adéquate pour gérer un chantier que Claude Guéant a défini comme « un impératif national ».UMP : pas de bouleversementLe secrétaire général de l'Élysée a également confirmé qu'il n'y aurait « aucun bouleversement » à la tête de l'UMP, ce que les élus du parti présidentiel, affolés par le premier tour des régionales, avaient déjà compris mercredi lorsque Nicolas Sarkozy a reçu à déjeuner Xavier Bertrand, secrétaire général du mouvement.Le chef de l'État se prépare aussi à affronter une éventuelle fronde des parlementaires de la majorité. Mardi matin, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée, a convié ses troupes à une séance défouloir avant une réunion avec les membres du gouvernement. « Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt et c'est évidemment pour nous une réelle défaite [...]. Il faut revenir à nos fondamentaux, c'est-à-dire à ce qui a permis l'élection de Nicolas Sarkozy comme président de la République et de la majorité en 2007 », a déclaré dimanche soir le député-maire de Meaux. Jean-François Copé entend bien conserver sa liberté de parole vis-à-vis de l'Élysée. Tout comme Dominique de Villepin, silencieux pendant la campagne, mais qui s'exprimera jeudi lors d'une conférence de presse. H. F.
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