Savoir exploiter la mine des données

Voici quelques jours, quelque 350 directeurs des systèmes d'information (DSI) ont fait le voyage à Barcelone pour le « CIO Leadership Exchange ». Un événement organisé par IBM pour que les spécialistes des systèmes d'information partagent leur expérience. Généralement, les DSI sont interrogés à l'avance et envoient les thèmes qui leur semblent importants, à partir desquels IBM élabore un programme ad hoc. Cette année, les thèmes ont porté sur la transformation des infrastructures informatiques.Sam Palmisano, le directeur général d'IBM, est monté à la tribune pour leur dire deux choses : primo, vous n'êtes pas les simples responsables de l'architecture technique de l'entreprise ; secundo, vous n'êtes pas non plus les directeurs des achats. De quoi mettre du baume au coeur des DSI qui ont dû serrer les boulons pendant l'année 2009, pour travailler avec des budgets réduits, parfois de moitié. Puis, Sam Palmisano a lancé quelques chiffres clés pour rappeler les ordres de grandeur : « Aujourd'hui, on dénombre 1 milliard de transistors pour chaque habitant de la planète. De plus, il existe déjà 30 milliards de puces RFID. Les capteurs sont enfouis un peu partout dans nos systèmes, et tous ces systèmes sont interconnectés. » Sans oublier qu'il y a plus de deux milliards de personnes connectées à l'Internet par l'intermédiaire d'un éventail d'une dizaine d'appareils numériques. Tout cela produit une énorme masse de données qui, travaillées comme il faut, peuvent permettre d'extraire des informations extrêmement importantes.Des coûts réduits de 30 %Voilà pour la théorie. Mais la réalité peut-elle prouver la justesse de la théorie ? « Oui, répond Sam Palmisano, catégorique, car nous avons des résultats concrets. Une étude conduite auprès de 439 villes qui ont mis en place une gestion active de leur trafic automobile a montré une économie de 700.000 heures d'embouteillages ». Il cite aussi le cas de quatre grands distributeurs qui ont diminué de 30 % le coût de la gestion de leurs chaînes logistiques grâce à un meilleur traitement des informations dont ils disposaient, Idem en Espagne, où des hôpitaux et des cliniques ont augmenté leur productivité de 10 %.En fait, l'analyse de données est à la base de l'initiative Smarter Planet d'IBM. Pour parvenir à cette planète plus intelligente, IBM prône une association plus intime des technologies de l'information et des infrastructures. Cependant, le chemin n'est pas de tout repos. Dans un monde idéal et rêvé, le DSI peut utiliser les économies dégagées sur son exploitation pour financer un système plus intelligent. Dans le monde réel, il doit d'abord trouver un bon point de départ et convaincre plusieurs parties prenantes. Sam Palmisano promet que le nombre de bonnes pratiques va augmenter et que les DSI pourront s'en inspirer. Il recommande, cependant, de ne pas oublier le volet sécurité : « Tous les jours, nos infrastructures informatiques sont soumises à des attaques. » Autrement dit, les barbares sont aux portes de la cité intelligente ; les laisser entrer aurait des conséquences dramatiques. Pascal Boulard
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