Italie : sprint final d'une élection présidentielle mouvementée

L\'Italie vote pour élire son président de la République chargé de résoudre la crise politique qui la secoue depuis la fin du mois de février. Plus précisément, ce sont les 1.007 grands électeurs qui votent au cours d\'un scrutin à quatre tours depuis jeudi. Le quorum se constitue de 630 députés, 319 sénateurs et 58 représentants régionaux.Pour l\'emporter dés l\'un des trois premiers tours, la majorité des deux tiers est requise, soit 672 voix. Si aucun vainqueur ne se dégage au cours de ces trois tours, seule la majorité absolue, c\'est-à-dire 504 voix, est nécessaire. Sur le papier, le centre-gauche (Pd, SEL) mené par Pier Luigi Bersani est majoritaire, mais seulement avec 496 grands électeurs, suivi par le centre-droit de Silvio Berlusconi (Pdl et Ligue du nord) qui en énumère 270. Le mouvement cinq étoiles (M5S) de Beppe Grillo peut quant à lui compter sur 162 voix et la liste civique de Mario Monti 70. La coalition de centre-gauche a failli exploserLes trois premiers tours, mouvementés, ont déjà eu lieu. Lors du premier scrutin, Pier Luigi Bersani a frôlé la catastrophe en acceptant une coalition avec Silvio Berlusconi et Mario Monti pour soutenir le candidat et ancien syndicaliste Mario Marini. Il espérait que les 751 voix potentielles de cette alliance permettraient d\'aboutir à un résultat rapide grâce à l\'obtention d\'une majorité supérieure aux deux tiers dés le premier tour. C\'était sans compter sur le refus catégorique d\'une partie de la coalition de centre-gauche, dont Romano Prodi, de soutenir cette candidature. Au final, le candidat contesté n\'a remporté que 521 voix. Un échec, donc. C\'est Stefano Rodotà, soutenu par le M5S, qui a bénéficié de ce report des suffrages en récoltant 240 voix. Bien plus que ce à quoi il pouvait s\'attendre. A ce moment là, la coalition de centre-gauche était au bord de l\'explosion.Romani Prodi sort renforcé après la crise au centre-gaucheFinalement, Pier Luigi Bersani a rebroussé chemin en reportant son choix sur Romano Prodi qui a réussi là un tour de force. Ce qui a fortement déplu à Silvio Berlusconi rapporte le quotidien La Stampa. Grâce à cette décision la coalition de centre-gauche s\'est finalement réunie. Romano Prodi, ancien président du Conseil (l\'équivalent du premier ministre) à deux reprises, bénéficie désormais du soutien de l\'ensemble du Pd et du SEL.Silvio Berlusconi hésite toujoursLors des deuxième et troisième tours, le Pd a voté blanc en espérant atteindre le quatrième tour sans vainqueur et voir Romano Prodi l\'emporter à la majorité absolue. Quant au Pdl de Silvio Berlusconi, il s\'est lui aussi abstenu faute de candidat. Il doit désormais faire un choix difficile. Romano Prodi est en effet le seul qui a déjà tenu en échec le Cavaliere. Il se murmure que la candidate soutenue par Mario Monti, Maria Cancellieri, pourrait remporter les suffrages du Pdl. Le M5S de Beppe Grillo soutient quant à lui toujours Stefano Rodotà. Les résultats de ce quatrième tour hautement stratégique devraient être connus dans la nuit de vendredi à samedi. Pour l\'heure, Romano Prodi tient la corde.
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