Suppression des aides à l'export : les volaillers redoutent d'y laisser des plumes

Panique dans les basses-cours ! Les autorités de l\'Union européenne ont pris la décision jeudi 18 juillet de supprimer les aides à l\'export pour les poulets congelés. \"Le Comité de gestion \'produits animaux\' a voté aujourd\'hui sa mise à jour habituelle des taux de restitution à l\'exportation, sur la base de la situation favorable du marché, et a réduit à zéro les taux de restitution pour la viande de volaille\", a indiqué Roger Waite, porte-parole de la Commission européenne pour l\'agriculture, l\'après-midi du 18 juillet. Les \"restitutions\" sont des aides à l\'exportation du poulet congelé entier pour des marchés spécifiques, principalement la CEI (Communauté des Etats indépendants, ex-URSS) et le Moyen-Orient. Pour la période juillet 2012-juin 2013, elles ont représenté un total de 55,36 millions d\'euros, pour 264.754 tonnes. De source européenne, 93% de ces fonds ont été versés à la France, qui a réalisé 94,67% des exportations concernées. Les deux entreprises principales du secteur en France sont Doux et Tilly-Sabco.La décision de les supprimer \"est fondée sur la situation du marché, au vu en particulier des tarifs élevés pratiqués sur le marché interne et de la réduction prévue des coûts pour l\'alimentation\" des volailles, ainsi que des \"flux positifs des exportations européennes vers les pays tiers\", a précisé Roger Waite.\"Un coup de poignard dans le dos\"Une décision qui n\'était pas attendue si tôt par les éleveurs français, principaux bénéficiaires de cette aide.  Les voilà insurgés. La décision est \"un coup de poignard dans le dos de l\'aviculture\", elle est \"incompréhensible et inacceptable\", considère la Confédération française de l\'Aviculture (CFA).  Elle \"en appelle à la responsabilité du gouvernement français et lui demande de tout mettre en oeuvre pour faire revenir la Commission sur sa décision\". Les volaillers français, qui se trouvent en grande difficulté du fait notamment de l\'augmentation des coûts de production, pensaient avoir quelques mois devant eux.Soutien du Ministère de l\'AgricultureLes éleveurs ont d\'ors et déjà été soutenus publiquement par l\'Etat. Le ministère français de l\'Agriculture a déploré une \"décision brutale\" qui \"fragilise la dynamique de restructuration engagée par les opérateurs depuis plusieurs mois\".Les autorités françaises manoeuvrent sur un dossier plus général, celui de la réforme de la PAC. \"Depuis le départ je me bats à l\'échelle européenne pour faire en sorte que la réforme lui profite\" soulignait Stephane Le Foll le 21 juin. \"On a déjà constaté que certaines exploitations agricoles arrêtaient l\'élevage pour faire des céréales: c\'est un processus extrêmement dangereux. Il faut donc arriver à compenser la faible rentabilité du capital et du travail dans l\'élevage\" considérait-il.
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