L'exécutif affiche sa fermeté sur l'emploi des seniors

SocialPour le gouvernement, il n'est pas question de rouvrir le robinet des préretraites. Crise ou pas, de l'Élysée au ministère de l'Emploi, le leitmotiv est le même. Décidé à mener à bien une révolution culturelle sur l'emploi des seniors, l'exécutif affiche sa fermeté à l'égard des entreprises, des syndicats et des salariés.L'extinction de la dispense de recherche d'emploi ? Elle s'appliquera progressivement, comme le prévoit la loi d'août 2008, aux chômeurs de plus de 58 ans à partir de 2009, d'au moins 59 ans en 2010 pour ne plus profiter qu'aux plus de 60 ans à partir de 2011. Les entreprises n'ayant pas établi de plan en faveur de l'emploi des seniors ? Dès le 1er janvier prochain, elles se verront infliger une amende égale à 1 % de leur masse salariale, en vertu du dispositif créé par la loi de financement de la Sécurité sociale de 2009.Mais l'exécutif prend un risque. Pour l'instant, le taux de chômage des plus de 50 ans reste contenu. Au deuxième trimestre, ce taux s'est établi à 6 %, en légère hausse par rapport au premier trimestre (5,7 %) mais en deçà de celui des 25-49 ans (8,1 %) et des moins de 25 ans (23,9 %). Toutefois, ce résultat est en grande partie lié à des dispositifs qui placent hors du marché du travail une large part des plus de 55 ans. Risque socialSelon une étude du ministère du Travail publiée hier, 530.000 personnes âgées de 55 à 59 ans bénéficiaient à la fin de 2008 d'une mesure de cessation anticipée d'activité : 40.000 étaient en préretraite à financement public, 240.000 entraient dans le cadre d'une dispense de recherche d'emploi et 250.000 avaient pu anticiper leur départ en retraite grâce au dispositif « carrières longues ». Au total, 17,4 % des hommes et 8,7 % des femmes de 55 à 59 ans entraient dans ce schéma.En fermant les vannes de ces dispositifs pour rendre les entreprises plus responsables en matière de gestion des seniors, le gouvernement risque de se priver d'un amortisseur précieux si la crise perdure et si les plans de sauvegarde de l'emploi se multiplient. Car, pour les employeurs, la tentation sera grande de privilégier alors les départs des seniors. Sans filet de sécurité cette fois. Or, une fois inscrits au chômage, les plus de 50 ans ont, selon l'enquête du ministère, toutes les peines à retrouver un emploi. Agnès Laurent
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