Les pôles de compétitivité en pleine crise de croissance

Cinq ans après leur création, les pôles de compétitivité sont à un tournant. S'ils veulent jouer dans la cour des grands « clusters » mondiaux, l'heure est venue de s'internationaliser et de s'émanciper de l'aide publique. C'est ce qui ressort du 6e Forum des pôles de compétitivité qui vient de se tenir à Sophia Antipolis. C'est aussi l'objectif de la clarification voulue par l'Etat d'ici à la fin de la phase 2, en 2012 (lire « La Tribune » du 12 mai 2010).Pour cela, les 71 pôles ont été invités à se rapprocher (par secteur, complémentarités...). « Il y a le souci de concentrer les moyens, mais tout en gardant une logique territoriale forte », explique-t-on au ministère de l'Industrie. Ces rapprochements impliquent de mettre en place une charte commune, une stratégie partagée ainsi que des mécanismes d'échange sur les projets. Plusieurs regroupements ont déjà émergé (French Food Cluster, Mecafutur, Life Science Coridor...) ; aujourd'hui, 40 % des projets sont collabélisés. A la clé, des incitations comme un taux d'aide supérieur pour les projets présentés en commun et 500 millions d'euros dans le cadre du grand emprunt (projets structurants en terme de filière et plate-formes mutualisées). Surtout, le grand emprunt octroiera 3 milliards d'euros à entre 5 et 10 instituts de recherche technologiques et instituts d'excellence en énergies décarbonnées qui devront tous être adossés à des pôles de compétitivité. Ces instituts ont vocation à devenir de grands clusters mondiaux.Mais pour cela, il leur faudra cesser d'entretenir une « culture de la subvention » et augmenter la part des financements privés, indique le minsitère de l'Industrie, signe que passée la phase d'amorçage par l'Etat, les entreprises devront prendre le relais. Les pôles devront par exemple financer à 50 % leur animation en 2012. Comment ? En sollicitant les Business Angels et les fonds de capital risque. Pas facile. Un label « entreprises innovantes des pôles » a été créé cet été et une charte signée avec les financeurs pour les rassurer. Statut juridiqueReste aussi à régler le statut juridique des pôles, quasiment tous constitués en association loi de 1901. Un frein à l'entrée des capitaux privés. « Ce sera l'une des questions de la phase 3 », confie-t-on à la délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale. Fondations, groupements d'intérêt économique... plusieurs pistes sont déjà à l'étude. Clarisse Jay
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