Saclay, riche en cerveaux, pauvre en transports

echercheEn fin de semaine dernière, les usagers du RER B travaillant aux alentours de Saclay se sont retrouvés bloqués à la sortie des gares de Massy et du Guichet, la circulation des bus du plateau était interrompue. Une situation due à la neige mais révélatrice de « l'énorme déficit en transports » dont souffre le plateau de Saclay, pour reprendre les termes de Pierre Veltz, le délégué ministériel en charge de l'Établissement public de Paris-Saclay, prévu dans le cadre du projet de loi sur le Grand Paris. Pourtant, si le futur cluster international ne devient réalité que dans une quinzaine d'années, une bonne vingtaine d'établissements prestigieux (Polytechnique, HEC, Supélec, CEA, CNRS, Inra, Synchrotron Soleil, universités de Versailles-Saint-Quentin et de Paris Sud, AgroParisTech, etc.) côtoient déjà nombre de centres de R&D privés (Danone, Renault, PSA, Thales, Colas, etc.). Mais faute de mieux, et alors que le RER B est déjà saturé (+ 35 % de fréquentation en dix ans), le système D a jusqu'ici prévalu. Le CEA, au milieu des champs, « a mis en place ses propres bus, les étudiants d'HEC et de Polytechnique se débrouillent? », constate Pierre Veltz.UrgenceMais pour attirer de nouvelles entreprises et établissements d'enseignement supérieur, améliorer les relations entre la R&D au Nord et la recherche académique au Sud, et surtout absorber très vite les flux supplémentaires générés par les prochaines arrivées (Centrale, ENS Cachan, ParisTech, centre d'intégration de Nano-Innov, Horiba, EDF, etc.) en attendant le passage du métro automatique prévu par le Grand Paris, à l'horizon 2020, il « faut mettre en place un maillage. Il y a urgence », insiste Pierre Veltz. Sur le terrain, le lobbying va donc bon train pour que le bus en site propre qui relie depuis peu Massy à Polytechnique (TCSP) soit prolongé jusqu'à Saint-Quentin. Quant au réseau routier (notamment la D36 qui supporte 20.000 véhicules/jour à l'Ouest et 13.000 à l'Est), il est saturé. « Les seules entrées et sorties du CEA bloquent la circulation », relève Gérard Huot, le président de la CCI de l'Essonne.Sans compter que sur ce « plateau pas vraiment accueillant, ajoute Pierre Veltz, il faut mutualiser les équipements, relier les pôles, créer de l'habitat et des services. Il faut changer le modèle urbain ». Ce sera le défi du groupement de maîtrise d'?uvre récemment sélectionné et tout l'enjeu des discussions avec les collectivités locales.
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