Spéculation autour des achats de dette sur le marché secondaire

Les tensions sur les marchés obligataires européens sont reparties de plus belle mardi malgré les précisions apportées lundi soir à l'issue de la réunion de l'Eurogroupe. Réunis pour préciser les contours du futur Mécanisme européen de stabilité (MES), destiné à prendre le relais en 2013 de l'actuel Fonds européen de stabilité (FESF), les ministres des Finances de la zone euro ont trouvé « un accord sur tous les éléments de le MES », s'est félicité Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe. La réunion, qui a permis d'arrêter le financement du mécanisme pour qu'il dispose d'une capacité de prêts effective de 500 milliards d'euros et d'un profil de crédit « AAA », n'a pourtant pas empêché les investisseurs de se détourner des titres de dette « périphériques », à l'exception notable des obligations espagnoles.Restructuration de dette Les taux à 5 ans irlandais et portugais grimpaient ainsi d'une trentaine de points de base en fin de journée après avoir bondi à leur plus haut niveau depuis l'entrée des deux pays dans la zone euro, à respectivement 10,42 % et 8,02 %. Les taux à 2 ans et 5 ans grecs grimpaient de plus de 30 points aux alentours de 15 % et 14 %. « Ces précisions étaient déjà intégrées dans les cours, et concernent en outre un horizon assez lointain pour les marchés », explique Cyril Regnat, stratégiste taux chez Natixis. « Les inquiétudes sont aujourd'hui surtout concentrées sur la possibilité d'une restructuration de la dette grecque malgré la renégociation des termes de l'aide annoncée le 11 mars, sur l'augmentation éventuelle de l'aide à l'Irlande pour secourir son système bancaire, ainsi que sur la crise politique qui menace la mise en oeuvre de la politique d'austérité portugaise », ajoute-t-il. Le MES prêtera aux pays en difficulté en échange d'ajustements budgétaires, le sauvetage pouvant conduire à une restructuration de dette mettant en cause les investisseurs privés en cas d'insolvabilité du pays aidé.Comme annoncé le 11 mars, le MES pourra si besoin acquérir des titres de dette d'État lors de leur émission sur le marché primaire, à l'instar de l'EFSF. Évoquée depuis plusieurs semaines, la capacité d'acheter des obligations sur le marché secondaire n'avait en revanche pas été retenue par les dirigeants européens, au grand dam du président de la BCE, Jean-Claude Trichet, qui a encore déclaré lundi « continuer de penser que des interventions sur le marché secondaire [seraient] un outil utile ». « La BCE milite pour que les fonds de soutien puissent acheter de la dette sur le marché secondaire car la banque centrale aimerait sortir de son programme d'achats de titres », explique Cyril Regnat, en référence aux 77,5 milliards d'euros acquis par l'institution depuis le début de la crise grecque. D'ailleurs, la BCE n'a pas racheté de titres sur le marché depuis maintenant trois semaines. « Si les dirigeants européens décidait de permettre à l'EFSF d'acheter des titres directement sur le marché secondaire, cela aurait un impact positif très important car cela recréerait un marché pour les dettes périphériques, qui sont devenues extrêmement illiquides », conclut-il. La solution « globale » à la crise des finances publiques européennes doit être entérinée les 24 et 25 mars prochains. Les taux à 2 ans et 5 ans grecs grimpaient de plus de 30 points aux alentours de 15 % et 14 %.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.