Amazon vient défier Google et Apple dans les applications mobiles

Plus de 15 milliards de dollars de chiffre d'affaires cette année, en croissance de 190 %. C'est la prévision impressionnante du cabinet Gartner pour l'ensemble des boutiques en ligne d'applications mobiles, l'essentiel venant de l'App Store d'Apple. De quoi susciter des convoitises. Après les fabricants de terminaux, comme Nokia ou BlackBerry, les opérateurs, tels qu'Orange, et les spécialistes du logiciel, comme Microsoft, ce marché en plein essor attire des mastodontes du web. Google a tracé la route en ouvrant l'Android Market, présentant les mini-programmes disponibles pour les appareils équipés de son logiciel pour mobile, sur lesquels il est préinstallé. Mardi, Amazon a lancé son propre « Amazon appstore » intégré à son site d'e-commerce, une vitrine dédiée aux applications pour les smartphones et les tablettes équipés d'Android. Ce logiciel étant entièrement ouvert, à la différence de l'écosystème propriétaire d'Apple, n'importe quel acteur peut venir concurrencer Google, dont l'Android Market est jugé trop désordonné. « C'est un supermarché, voire un souk », se désole un fabricant de smartphones sous Android. une base de millions de clientsPionnier de ce marché, avec son App Store lancé en juillet 2008, Apple a fraîchement accueilli Amazon en portant plainte contre le cybermarchand pour concurrence déloyale et utilisation abusive du terme d'« app store », en passe de devenir générique, mais que la firme à la pomme estime être sa marque. Proposant plus de 350.000 applications, l'App Store a dépassé les 10 milliards de téléchargements, gratuits ou payants, en deux ans et demi, et reste largement dominant. Selon le cabinet iSuppli (IHS), il a généré 1,7 milliard de dollars de chiffre d'affaires en 2010, soit 82 % du marché, très loin devant le BlackBerry App World (165 millions), l'Ovi Store de Nokia (105 millions) et l'Android Market (102 millions). Un chiffre très inférieur à celui Gartner qui comptabilise aussi les recettes publicitaires générées par les applications. L'arrivée d'Amazon, au savoir-faire marketing éprouvé, pourrait changer la donne. Le géant de l'e-commerce possède une base installée de millions de clients qui lui ont confié leurs coordonnées bancaires - comme ceux d'Apple sur iTunes. Il va utiliser son puissant moteur de recommandation pour guider les consommateurs, leur proposer des bons cadeaux à offrir et les attirer la promo du jour, une application habituellement payante à télécharger gratuitement. Au lancement, c'était un jeu exclusif, « Rio », une déclinaison des populaires Angry Birds de la startup Rovio. Il est aussi possible de tester les mini-logiciels sur son PC avant de les télécharger directement sur son mobile. Certaines applications sont moins chères que sur l'Android Market, car Amazon se réserve le droit d'en fixer le prix, quand Apple et Google laissent les développeurs le décider. Mais l'e-commerçant, qui empoche 30 % des recettes, le standard du marché, s'engage à verser au minimum 20 % du prix souhaité par le développeur, même lorsque l'application est téléchargée gratuitement dans le cadre de promotions, qui devraient générer de très importants volumes.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.