Un tribunal pénal international de la finance ?

Accrochez vos ceintures, ce petit opuscule n'est pas à mettre entre toutes les mains. S'en amuseront ceux qui regardent avec un peu de distance cette crise financière qui nous frappe depuis trois ans. Rirons jaune les banquiers qui se sentent (un peu) coupables de tous les maux dénoncés par les auteurs. Les anticapitalistes et autres altermondialistes applaudiront des deux mains. Car ce livre rédigé sous la responsabilité éditoriale de Jean-Luc Schaffhauser, délégué général du Capec (Crises, Analyses, Propositions, Expérimentation et Communications) est un véritable réquisitoire contre les excès de la mondialisation et appelle à une sortie de crise par plus de régulations et une « autre Europe ». En annexe, le Capec appelle à la création d'un tribunal pénal international de la finance (TPIF) pour juger les principaux acteurs du capitalisme financier américain, rien de moins. Pour le CAPEC, il s'agit de « meurtriers en cols blancs » qui ont selon lui commis des crimes dont certains sont « des crimes contre l'humanité »... à méditer. Ph. Ma.« La crise financière, stop ou encore ? ». éditions du CAPEC (125 pages, 8,50 euros).Alors que sort bientôt sur les écrans « Wall Street 2 » qui va ressuciter son héros, le spéculateur cupide Gordon Gekko (l'auteur du célèbre et désormais indépassable « Greed is Good »), Paul-Loup Sulitzer propose depuis début avril un « Money 2 », renouant avec le genre du western financier de ses débuts. « Money », « Cash », « Fortune », écrits dans la folie des années fric, les années 80, avaient lancé le jeune Sulitzer dans le monde médiatico-politique. Avec « Money 2 », le roman des années bling-bling, PLS fait renaître son personnage vedette, Franz Cimballi, à la tête d'une banque mondiale ouverte à tous, riches et pauvres, et installée au Kenya. A mi-chemin entre la crise financière et la crise écologique, le roman met en scène les dégâts de notre économie mondialisée. Ph. Ma.« Money 2 », de Paul-Loup Sulitzer. éditions du Rocher (330 pages, 18 euros).Michèle Cotta, l'ancienne présidente de la Haute autorité de l'audiovisuel et de Radio France, qui a été l'une des principales observatrices de la vie politique depuis trois décennies, poursuit sa chronique de la Ve République. Son troisième tome englobe la période 1986-1997. Il détaille la première et la seconde cohabitation, la réelection de François Mitterrand et la fin tragique de son règne, le début du septennat de Jaques Chirac pour finir sur la nomination de Lionel Jospin à Matignon. Pas de grandes analyses mais des notes et anecdotes prises jour après jour qui en disent long sur la psychologie et la stratégie des responsables politiques dont certains sont encore sur le devant de la scène. P. C.« Cahiers secrets de la Ve République », de Michèle Cotta, tome III. Fayard (966 pages, 29 euros). En 156 notices, l'universitaire Jacques Bichot, qui s'est spécialisé depuis des années dans les questions de protection sociale, dresse le cadre dans lequel s'inscrit la réforme des retraites annoncée pour l'automne. D'une lecture facile et utile, cet abécédaire fait à la fois le point sur des notions pratiques, comme l'existance de trois âges legaux de départ en retraite ou le fonctionnement de la décote, mais aussi sur des données plus macro-économiques comme la compensation démographique, le fonctionnement de la Cades ou du Fonds de réserve des retraites. P. C.« Retraites, le dictionnaire de la réforme », de Jacques Bichot. L'Harmattan (232 pages, 24 euros).
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