révolution n° 3

Aux portes du directoire du monde, les pays émergents piaffent. Si le G20 (grands pays avancés et grands émergents) s'est imposé comme un nouveau forum de concertation, au FMI, le compte n'y est pas. En vingt ans, la part des pays émergents dans la production industrielle mondiale est passée de 30 % à 52 %. Derrière cette réalité, c'est toute une nouvelle géographie des quotes-parts au capital du FMI qui se dessine et dont l'aboutissement est fixé en 2011. Celles-ci déterminent le poids politique des pays qui gouvernent l'institution et, le cas échéant, l'ampleur des aides qu'elle leur accorde en cas de difficulté.En avril 2008, un ajustement des quotas a minima a été opéré. Mais les États-Unis (21,8 % du PIB mondial en parité du pouvoir d'achat, PPP) conservent 17,6 % des quotes-parts, l'Allemagne (4,4 % du PIB mondial) 6,1 %, la France (3,2 % du PIB mondial) 4,5 %. Et la Chine, qui représente 10,6 % du PIB mondial, ne dispose que de 3,9 % des quotes-parts. Quant à l'Inde, elle est également sous-représentée. À l'origine de ce quasi-statu quo, il y a les réticences des pays européens, qui se cramponnent à leur quote-part (30 % au total) et à leurs sièges autour de la table du conseil d'administration (8 sur 24 !). En septembre, le G20 de Pittsburgh a décidé de transférer 5 % des voix des pays surreprésentés vers les autres. Mais dans une institution où les décisions importantes sont prises à une majorité de 85 %, ce transfert ne transformera pas pour autant le FMI en une institution démocratique car il concernera quelques dixièmes de pour-cent et ne modifiera pas les rapports de force en profondeur. Parmi les trois chantiers de Dominique Strauss-kahn, ce dernier est loin d'être achevé. L. C.
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