Destins croisés dans le rugby francilien

Racing-Stade Français, c'est une affiche... poussiéreuse ! Le souvenir de la première finale de championnat de France en 1892. Une opposition remise au goût du jour cette saison, entre deux équipes aux trajectoires antithétiques. En 1992, Max Guazzini, homme d'affaire féru de rugby, jette son dévolu sur le Stade Français, qui végète alors en quatrième division. A cette époque, le Racing, champion de France 1990, tient le haut de l'affiche. En six saisons, Guazzini parvient à inverser la tendance et le Stade Français fête son retour dans l'élite par un titre national. Dans le même temps, le Racing, qui a manqué le virage du professionnalisme, fusionne avec le Métro (le club de la RATP) en 2001. La success-story du Stade Français est en marche. Le destin du Racing Métro s'inscrit en pointillés... jusqu'à l'arrivée du fortuné Jacky Lorenzetti. Le fondateur de Foncia puise dans son portefeuille pour redorer le blason du club de Colombes grâce à un projet ambitieux. Sur le même modèle que Guazzini. Mais là où l'ancien attaché de presse de Dalida avait dû se débattre pour séduire et être un précurseur, Lorenzetti bénéficie de la vague médiatique qui accompagne le rugby français. Les deux clubs se sont construits à coups de transferts. Le Racing est d'ailleurs le seul membre du Top 14, avec Albi, a ne posséder qu'un centre de formation de troisième catégorie. Mais la méthode fonctionne. A l'aube de la dernière journée, les coéquipiers de Sébastien Chabal sont qualifiés pour les barrages et la H-Cup. Et de nouvelles recrues sont attendues cet été. A commencer par Juan-Martin Hernandez, l'ancien ouvreur... du Stade Français. le gendarme financier veilleA l'inverse, le club du 16e arrondissement vit une saison noire. Entraîneurs limogés, joueurs blessés, lourdes suspensions (Dupuy, Attoub), les Bleu et Rose occupent une triste neuvième place. Leur pire classement depuis 1998. La délocalisation avortée à Bruxelles d'un match de Coupe d'Europe face aux Irlandais d'Ulster a plombé les caisses. Perte sèche : un million d'euros. Seule éclaircie dans le brouillard, une moyenne de spectateurs qui plafonne à 32 000. Soit la cinquième meilleure affluence de France, tous sports confondus !Etre rivaux n'empêche pas d'avoir des points communs. Le transporteur Airlinair travaille ainsi avec les deux clubs franciliens. Même chose pour la société Touax, spécialisée dans la construction modulaire. Sans parler des joueurs qui traversent le périphérique chaque saison. Un phénomène qui touche désormais les sponsors. Après s'être distingué sur les shorts du Stade Français, RSI intérim a rejoint le Racing au mois d'août. L'an prochain, le club de Lorenzetti verra son budget augmenter. Celui de Guazzini diminuera. Les frères ennemis disposeront ainsi d'environ 18 millions d'euros chacun. D'ici là, le Stade Français passera devant la DNACG, le gendarme financier du rugby français, le 4 mai pour présenter son budget prévisionnel 2010-2011. Avec l'obligation de produire des pièces confidentielles, sous peine d'être interdit de recrutement. Une journée qui s'annonce cruciale pour Guazzini, propriétaire à 75 % de la structure professionnelle du club. n afpLes frères ennemis disposeront chacun d'environ 18 millions d'euros de budget la saison prochaine.
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