Environnement : le Maroc passe aux actes

Un coup d'avance. Alors que la plupart des grands travaux initiés par le roi Mohammed VI dans les années 2000, ne sont pas encore achevés, le Maroc a sans plus attendre décidé de se lancer de nouveaux défis. Ses ambitions ? Il les affiche très clairement dans le domaine de l'environnement. Pour avoir signé en 1995 la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique et le protocole de Kyoto en 2002, le royaume chérifien n'est pas étranger à cette problématique. Mais depuis l'automne dernier, il a décidé de mettre des actes derrière les paroles. Il y a bientôt un an, ce pays a lancé un vaste programme de politique environnementale via un plan d'action engageant tous les acteurs de la société civile avec des objectifs concrets à un horizon de 10 ans. Le premier volet concerne l'eau avec la volonté que le niveau de raccordement global au réseau d'épuration atteigne 80 % en 2020 et 90 % en 2030. En tout, 50 milliards de dirhams (4,3 milliards d'euros) devraient être consacrés à cette cause. Les mêmes objectifs sont affichés en matière de retraitement des déchets où le royaume chérifien entend parvenir à un niveau de collecte de 90 % (contre 70 % actuellement) d'ici à dix ans.Améliorer la qualité de vieSi ces objectifs ont avant tout pour but d'améliorer la qualité de vie au Maroc, les autorités ont des ambitions autrement plus importantes en matière d'énergies renouvelables. Et pour cause. La consommation énergétique de ce pays dépend aujourd'hui à 97 % de ses importations, notamment de pétrole. Si bien qu'entre juin 2009 et juin 2010, sa facture énergétique a été multipliée par deux. « Avec l'élévation du niveau de vie et le développement économique, les besoins énergétiques vont tripler d'ici à 2030. Il y avait urgence à accroître les capacités énergétiques du pays », explique à « La Tribune » le président de l'Agence marocaine pour l'énergie solaire (Masen), Mustapha Bakkoury. Cela passera essentiellement par les énergies renouvelables. Le solaire, l'hydraulique et l'éolien se répartiront à parts égales de 2.000 mégawatts les capacités installées pour en représenter 42 % en 2020.Essor du photovoltaïqueDéjà présent dans l'hydraulique depuis la construction des premiers barrages sous Hassan II, le pays s'est également bien développé ces dernières années dans l'éolien, domaine dans lequel il compte actuellement 300 mégawatts de capacités installées et 700 mégawatts en cours d'installation. Mais le grand pas en avant, le Maroc vient surtout de le faire dans le photovoltaïque avec l'annonce, en novembre dernier, d'un vaste plan solaire marocain. Plus récemment la Masen a retenu 180 candidats concernant le projet de Ouarzazate (lire encadré). Mais les ambitions marocaines en matière solaire vont plus loin. « Le Maroc a un rôle moteur à jouer en matière d'énergie dans la région et pourrait à termes devenir un hub énergétique à la lisière entre l'Europe et l'Afrique », explique à « La Tribune » Amina Benkhadra, la ministre marocaine de l'Énergie. Au-delà de ses propres besoins, cette ambition est motivée par la volonté du royaume chérifien de se positionner dès aujourd'hui comme un acteur incontournable du plan solaire méditerranéen qui prévoit à terme l'installation de 20 gigawatts de capacités installées sur le pourtour du bassin.
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