Partie de poker entre la Grèce et ses bailleurs de fonds

 La Grèce espère prévenir de nouvelles mesures d\'austérité et s\'attend à des négociations difficiles avec ses bailleurs de fonds internationaux qui ont démarré dimanche un nouvel audit des comptes du pays et des réformes censées le faire sortir de la crise.Les chefs de file de la troïka (Union européenne, Banque Centrale européenne et Fonds monétaire international) devaient commencer dimanche après-midi leur travail par une réunion avec le ministre des finances Yiannis Stournaras.\"Une partie de poker\" est engagée entre la Grèce et ses partenaires, \"et les choses ne seront pas faciles\", notait dimanche l\'hebdomadaire Vima, tandis que le quotidien libéral Kathimerini prévoyait des \"discussions dures, après la mi-octobre\", pour la seconde phase des négociations.Un audit déterminantL\'audit sera déterminant dans le déblocage d\'une nouvelle tranche de prêt d\'un milliard d\'euros, dans le cadre du deuxième plan de sauvetage du pays conclu en février 2012. Il doit s\'interrompre avec la réunion annuelle du FMI du 11 au 13 octobre et de l\'Eurogroupe le 13. Il reprendra ensuite.\"Le principal objectif\" des dirigeants grecs \"est d\'éviter de nouvelles mesures d\'austérité\", affirme encore Kathimerini. Lors d\'une visite à Bruxelles la semaine dernière, le Premier ministre grec Antonis Samaras n\'a pas dit autre chose.Le premier ministre refuse de nouvelles mesures d\'austérité\"Quel que soit le déficit (budgétaire) qui pourrait émerger pour 2015 et 2016, il sera couvert par des changements structurels... Pas par de nouvelles mesures\" d\'austérité, avait-il déclaré, cité par Kathimerini, en marge de ses entretiens avec les dirigeants européens à Bruxelles.\"Nous n\'aurons pas besoin d\'adopter des mesures autres que ce qui a déjà été convenu. Par ailleurs, notre économie ne pourrait plus supporter de nouvelles mesures\", avait-il déjà prévenu au début du mois.\"L\'adoption de la moindre mesure (d\'austérité) provoquerait de la casse dans le paysage politique\", prévient quant à lui l\'hebdomadaire Vima, alors que la coalition droite-gauche au pouvoir dispose d\'une majorité de moins de cinq sièges.Négociations difficiles avec l\'EurogroupeLe quotiiden Kathimerini prévoit également un durcissement des négociations après la réunion de l\'Eurogroupe, lorsqu\'elles aborderont les mesures fiscales et la dette. \"Ce sera la période cruciale des négociations\", estimait aussi samedi le quotidien économique Naftemporiki.Le gouvernement ne manquera pas de faire valoir à ses partenaires que des signes encourageants apparaissent dans le paysage économique.La récession pourrait prendre fin, et la perspective d\'un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) se profile pour 2013. Pour la première fois depuis le début de la crise en 2010, le taux de chômage, à 27,1% au 2e trimestre, est en très légère baisse par rapport au trimestre précédent.Climat social tenduMais la troïka arrive à Athènes dans un climat social et politique tendu. Après une grève de l\'ensemble du secteur public la semaine dernière, le principal syndicat des fonctionnaires ADEDY a appelé à une reconduction du mouvement, mardi et mercredi prochains. ADEDY est par ailleurs en discussions avec son homologue du privé GSEE pour faire de mardi une journée de grève générale. Décision attendue lundi.25.000 fonctionnaires redéployésLes syndicats de fonctionnaires s\'opposent à la mise en oeuvre d\'un vaste plan de mutations et de licenciements, avec au 25.000 fonctionnaires redéployés d\'ici à la fin de l\'année, dont 12.500 d\'ici fin septembre. Doivent s\'y ajouter 4.000 licenciements d\'ici fin 2013 (dont les 2.600 de la télévision publique). Le meurtre d\'un musicien antifasciste par un membre du parti néonazi Aube dorée a par ailleurs mis cette semaine le gouvernement en difficulté, accusé de n\'avoir rien fait pour sanctionner les débordements du parti.Depuis 2010, Athènes a reçu un total de 240 milliards d\'euros de l\'Union européenne et du FMI. Mais on s\'attend que le pays ait encore besoin de 10 milliards supplémentaires.
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