Allianz, d'abord allemand

Chère, compliquée et pour tout dire assez inutile, la cotation d'une société sur plusieurs places boursières vit ses derniers feux. Très « multicot頻, le géant de l'assurance Allianz va se retirer de Wall Street, de la City, des Bourses de Paris, Milan et de Suisse. Le numéro deux mondial du secteur, présent commercialement dans 70 pays du globe, rentre à la maison. Il veut simplifier sa stratégie boursière en économisant au passage autour de 5 millions d'euros de frais divers de cotation. Et, surtout, se concentrer sur son marché naturel, le plus liquide, puisque si 70 % des actions Allianz sont détenues par des étrangers, c'est à Francfort que s'échange la quasi-totalité (plus de 95 %) des titres. Le géant allemand n'est que le dernier des déçus de la multicotation. Au début des années 1990, la mode voulait qu'une inscription sur plusieurs marchés augmente la liquidité d'une valeur, en réduisant au passage le coût du capital. Sans même parler de la prime de notoriété, source d'éventuels contrats industriels. Une cotation mondiale, quoi de plus chic ? À l'époque, les sociétés étrangères représentaient plus de 20 % des groupes négociés à Paris. Toujours zélés, les Japonais furent enthousiastes, la palme revenant à Sony coté sur 14 places, excusez du peu. Mais les mêmes Japonais furent les premiers à rabattre la voilure, suivis des Volkswagen, Euro Disney, IBM, PepsiCo et autres Bayer. Le coup de pub n'en valait pas la chandelle. Les tracas générés par la réglementation Sarbanes-Oxley, prise dans la foulée de la faillite d'Enron, ont découragé plus d'un candidat à Wall Street ; la mondialisation des marchés et la technologie ont achevé de démoder le « must » des années 1990 : pourquoi aller chercher au prix fort l'actionnaire à l'étranger, puisque, finalement, c'est lui qui vient à vous. De New York à Sydney en passant par Tokyo, tout le monde peut acheter à la Bourse de Francfort. Chassez le naturel, il revient au galop. mmotte@latribune .fr muriel motte
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