Le Brésil tente de calmer les accès de fièvre du real

À quelques jours des élections présidentielles (le 3 octobre), et de la gigantesque augmentation de capital de Petrobras (le 30 septembre), le Brésil doit faire face à une vague d'entrées de capitaux plus forte qu'à l'accoutumée. Selon les dernières statistiques fournies par la banque centrale, au 17 septembre, et sur un mois, près de 11.135 milliards de dollars seraient entrés au Brésil. Soit près de trois fois la totalité des montants sur le reste de l'année ! Ces importants mouvements s'expliquent en grande partie par l'attraction suscitée par l'imminence de la gigantesque augmentation de capital de Petrobras. Le groupe pétrolier pourrait lever, selon les estimations, jusqu'à 79 milliards de dollars. Même si d'autres facteurs jouent également. À savoir, le niveau très élevé des taux d'intérêt (à 10,75 %), ou encore les perspectives de croissance du PIB brésilien, tirées à la fois par les exportations asiatiques et l'incroyable vigueur du marché domestique. La banque centrale a d'ailleurs relevé ses prévisions de croissance des prêts bancaires de 20 à 22 % pour l'année en cours. Bref, ces éléments conjugués à la dépréciation du dollar face aux autres devises ont valu au real de s'apprécier de plus belle mercredi. Sur le marché des changes, il s'est ainsi envolé de 1,2 % à 1,7116 reais face au billet vert. ce qui constitue son plus fort gain depuis le 22 juillet dernier. « Nous n'envisageons pas de grand changement dans notre façon de gérer les flux de capitaux, a toutefois estimé le ministre des Finances, le real se stabilisera dès lors que l'offre de Petrobras sera achevée. » Le gouvernement s'est contenté d'indiquer lundi que la banque centrale, à travers le fonds souverain doté de 17,9 milliards de reais (10,4 milliards de dollars), aurait toute latitude pour acheter des dollars. Depuis janvier 2009, la monnaie brésilienne s'est adjugée plus de 35 % face au dollar, ce qui place cette monnaie au deuxième rang des performances mondiales derrière le rand. Mais les autorités ne sont pas restées inactives. En septembre, l'institut a même acheté 5,9 milliards de dollars sur le marché au comptant, le montant le plus élevé depuis octobre 2009. M. B.Le gouvernement s'est contenté d'indiquer lundi que la banque centrale aurait toute latitude pour acheter des dollars.
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