Et si les profits des entreprises commençaient à flancher aussi ?

L’un des derniers soutiens de la Bourse va-t-il finalement céder? Confrontées à de nombreux problèmes depuis plusieurs années, à commencer par la remise en cause de l’Euro, l’insupportable endettement des Etats de la zone européenne, l’affaiblissement des banques et compagnies d’assurance, une régulation toujours plus restrictive pour les investisseurs, les places financières ne pouvaient guère compter que sur un élément positif: la relative bonne santé financière des entreprises cotées, celles-ci réussissant malgré tout cela à conserver des niveaux de marges satisfaisants. Non sans avoir procédé, il est vrai, à de sérieuses restructurations passant, l’essentiel du temps, par des plans sociaux.La recession principale cause des performances en retraitL’arrivée de la récession dans les pays les plus fragiles de la zone euro ne pouvait toutefois rester longtemps sans effets collatéraux. Et surtout pas sur les entreprises, même bien préparées à cette situation. De fait, plusieurs annonces sont venues sonner le tocsin pour raisonner douloureusement dans les oreilles des investisseurs. Et le plus inquiétant c’est que les premiers signes sont venus des Etats-Unis, là où les espoirs de reprise sont pourtant les plus évidents. Le géant américain des logiciels Microsoft a ainsi vu son bénéfice chuter de 22% et ses ventes reculer au premier trimestre de son exercice décalé, touché de plein fouet par le ralentissement des ventes de PC et de logiciels d\'entreprises. La semaine dernière, c’est Google qui a défrayé la chronique en devançant l’annonce de ses performances trimestrielles pour publier des chiffres qui ont envoyé le titre au tapis, poussant même l’opérateur boursier à suspendre momentanément la cotation des actions. Si le chiffre d\'affaires est en forte hausse à 14,1 milliards de dollars (+45% sur un an), le résultat net est en baisse de 5,3% à 3 milliards de dollars, soit 9,03 dollars par action. Les analystes s\'attendaient à 10,65 dollars par action.Cette semaine, plusieurs poids lourds de la cote française vont entamer le bal des publications trimestrielles. Les spécialistes sont, pour la première fois, assez sceptique sur cette nouvelle moisson. \"Globalement, les résultats des sociétés devraient être nettement en-dessous des attentes des analystes, tant au niveau du bénéfice par action que du chiffre d\'affaires\", augure ainsi un patron de table des marchés.Nexans, en tête des plus fortes baisses du SBF 120 aujourd\'huiPour lui donner raison, Nexans, le leader mondial de la fabrication de câbles, a perdu 6,57% ce lundi (enregistrant la pire performance du SBF 120) après avoir revu à la baisse sa prévision de marge opérationnelle pour le deuxième semestre. Pour autant, tous les spécialistes ne broient pas du noir. Comme les analystes d’ING Investment Management qui viennent du publier une note dont le titre en dit long sur leur perception actuelle du marché: «Les actions sont mortes, vive les actions!». Et d’expliquer ce titre: «Les perspectives peu brillantes pour les bénéfices ne devraient pas mettre en danger la santé financière des entreprises. Ces dernières sont en excellente santé et disposent de vastes moyens de trésorerie. Grâce à la solidité des bilans, nous nous attendons à ce que les sociétés augmentent leur endettement soit en rachetant leurs propres actions, soit en réalisant des acquisitions financées par des liquidités, peut-on lire dans cette étude. La conclusion ne laisse d’ailleurs aucun doute sur leur optimisme: «Plusieurs arguments plaident en faveur d’une poursuite de la tendance haussière des marchés d’actions. L’intervention énergique des banques centrales a stimulé l’appétit des investisseurs pour le risque, tandis que les surprises économiques et la tendance bénéficiaire affichent des signes d’amélioration. Les sociétés sont en bonne santé, tandis que les valorisations sont faibles. Le positionnement des investisseurs est toujours prudent et les flux de capitaux investis en actions semblent croître. Bien que plusieurs risques subsistent, nous pensons que le rebond des actions pourrait dès lors se prolonger».En attendant, la séance s’est révélée plutôt maussade ce lundi à la Bourse de Paris qui a terminé sous les 3.500 points à 3.483,25 points (-0,6%). L’avance de l’indice phare parisien depuis le début de l’année n’est plus que de 10%. 
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