France Télévisions : Rémy Pflimlin va réduire les dépenses dans la création

Personne ne sera épargné. Tel a été le sens de la déclaration faite par Rémy Pflimlin devant le monde du cinéma et des producteurs vendredi dernier. « En 2013, nous devons économiser 200 millions d\'euros par rapport au contrat d\'objectif et de moyen (COM, qui fixe la stratégie de France Télévisions). La marche sera trop haute. Nous privilégierons les investissements dans la création. Mais si nous arrivons à maintenir nos obligations en termes de pourcentage, nous ne pourrons tenir les niveaux en valeur absolue », a déclaré le PDG de France Télévisions, lors des Rencontres Cinématographiques de Dijon. Autrement dit, le PDG a averti les professionnels de la culture qu\'ils devraient se serrer la ceinture.Des enveloppes records en 2012A la rentrée 2011, Rémy Pflimlin, désireux d\'avoir un geste symbolique à l\'égard du monde la culture, avait déclaré qu\'à partir de 2012, le groupe irait au-delà de ses obligations en s\'engageant sur des planchers fixés à 420 millions d\'euros dans la création et à 60 millions d\'euros dans le cinéma. Un an plus tard, alors que France Télévisions est à l\'aube d\'un plan de réduction des coûts sans précédent, le PDG revient donc sur cette promesse. L\'enveloppe de 420 millions d\'euros - soit 100 millions d\'euros de plus qu\'en 2005 - marque un record dans l\'histoire du groupe. Pour l\'instant, Rémy Pflimlin n\'a pas donné d\'évaluation de ces baisses. Le budget final du groupe pour 2013 doit encore être fixé. Renvoyé dans ses cordes sur l\'extension de la redevance aux résidences secondaires, le député PS Patrick Bloche devait déposer un amendement sur une hausse générale de la taxe actuelle pour la porter à 131 ou 132 euros. Pour le moment, les députés se sont contentés de valider, comme cela était prévu dans le projet de loi de finance, de voter une augmentation de 4 euros à 129 euros. Climat délétèreSi publiquement personne n\'est sorti du bois vendredi pour s\'insurger contre les propos de Rémy Pflimlin (qui visiblement prenait de court son auditoire), dans les couloirs du Grand théâtre de Dijon, on faisait remarquer après coup que le groupe ferait d\'abord mieux de vider les coûteux placards de la maison avant de réfléchir à sabrer dans la création. Un climat délétère s\'est instauré chez France Télévisions. Depuis quelques jours, les syndicats du groupe n\'ont de cesse de répéter qu\'il faudrait d\'abord faire porter le chapeau aux producteurs privés, nourris d\'argent public. Il est vrai que si France Télévisions injecte beaucoup d\'argent, le groupe n\'a au final aucun droit de propriété sur les œuvres, financées sur ses obligations.Sabrer dans la fiction, le documentaire ou l\'animation ?Reste à connaître les arbitrages qui seront faits entre les genres. En 2011, sur les 416 millions d\'euros injectés, la fiction avait bénéficié de 66% de l\'enveloppe (272 millions d\'euros). France Télévisions avait comme objectif pour les années à venir de se renforcer sur les 52 minutes, les séries longues et les fictions de journée. Le documentaire a engrangé 90 millions d\'euros, soit 22% de l\'enveloppe, l\'animation 26,2 millions (6%), le spectacle vivant 16,2 millions (4%). En parallèle, France 2 et France 3 avaient co-produit 61 films (dont The Artist et l\'Exercice de l\'Etat), pour un investissement total de 63,4 millions d\'euros, là aussi un record.  
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