Les émissions de carbone repartent de plus belle

Non seulement la rémission a été de courte durée mais elle a été moins importante que prévu. À une semaine de l'ouverture de la grande conférence de l'ONU sur le climat à Cancun (Mexique), censée rattraper l'échec de Copenhague, une étude menée par le Global Carbon Project révèle que la crise économique - pourtant la plus sévère depuis la grande dépression des années 1930 - a finalement eu un impact assez limité sur les émissions de gaz à effet de serre. Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) n'ont finalement reculé que de 1,3 % en 2009, selon cette étude publiée dans la revue « Nature Geoscience ». Or, les auteurs de cette étude tablaient jusqu'ici sur un recul de 3 % des émissions de CO2. Deux raisons à cela : la récession mondiale a été moins profonde que prévu et l'intensité carbone - qui mesure les émissions de CO2 par point de PIB - s'est améliorée de 0,7 % seulement alors qu'elle progresse en moyenne de 1,7 %. Cette contre-performance illustre également le grand écart existant entre pays émergents et pays développés en termes de croissance. Si les émissions de CO2 ont diminué en 2009 de 11,8 % au Japon, 6,9 % aux États-Unis, 8,6 % en Grande-Bretagne, 7 % en Allemagne ou 8,4 % en Russie, elles ont augmenté de 8 % en Chine, 6,2 % en Inde et 1,4 % en Corée du Sud. La Chine renforce donc sa position de premier émetteur mondial de CO2 (24 %) suivie des États-Unis (17 %). Les énergies fossiles sont à l'origine de 88 % des émissions globales de CO2, le principal gaz à effet de serre, dont l'accumulation dans l'atmosphère est jugée responsable du changement climatique.Si les ventes de voitures ont fortement reculé lors de la crise dans le monde développé, notamment aux États-Unis et en Europe, elles ont continué de progresser fortement dans les pays émergents. La Chine est ainsi devenue l'an dernier le premier marché au monde. Et le pays n'en est qu'aux balbutiements de l'automobile. La Chine compte 40 véhicules pour 1.000 habitants contre plus de 800 véhicules aux États-Unis. Avec une progression attendue de 3 % cette année, les émissions de CO2 atteindraient cette année un nouveau record pour dépasser 31,7 milliards de tonnes. Xavier Harel
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