Le gouvernement irlandais au bord de la chute

Le répit aura été de courte durée. Après l'annonce dimanche soir du plan de secours, l'Irlande faisait face à deux nouveaux problèmes ce lundi : un politique, avec un gouvernement qui lutte pour sa survie, et un financier, avec l'agence de notation Moody's qui prévient qu'elle va « très probablement » abaisser la note de l'Irlande de plusieurs niveaux.Politiquement, le Fianna Fáil, au pouvoir depuis 1997, semble en bout de course. Le parti vert, qui lui assure une courte majorité de trois voix, a annoncé ce lundi qu'il allait retirer son soutien, demandant des élections en janvier. À cela s'ajoute une élection partielle jeudi à Donegal, dans le nord ouest du pays, où le Fianna Fáil va probablement perdre son siège, ce qui réduirait sa majorité à deux voix. Enfin, des députés Fianna Fáil menacent de ne pas voter pour le budget présenté le 7 décembre, qui sera pourtant un élément crucial du plan de secours. « Le budget devrait cependant pouvoir passer, estime Gail McElroy, politologue à l'université Trinity College. Les Verts vont le soutenir, et n'appellent à des élections qu'après cette échéance. Ensuite, ce sera cependant la fin pour ce gouvernement. »ImpopularitéBrian Cowen, l'actuel Premier ministre, et ministre de l'économie pendant les années de la bulle immobilière (2004 à 2008), est très impopulaire. Sa gestion de la crise hésitante, et ses annonces répétées depuis deux ans que le pire de la crise était passé, ont sapé son autorité. « Les Irlandais veulent mettre un point final à deux années de mauvaises nouvelles et c'est pour cela qu'ils soutiennent l'arrivée du FMI », estime Gail McElroy.Mesures drastiquesLa deuxième mauvaise nouvelle pour l'Irlande est venue de Moody's. Elle souligne que l'aide reçue par le pays va mathématiquement augmenter la dette du pays, puisque ce sera autant d'argent à rembourser. Le niveau exact du plan d'aide n'est cependant toujours pas connu : il devrait être de 80 à 90 milliards d'euros selon la presse irlandaise, mais pourrait atteindre 95 milliards d'euros selon l'agence. L'agence prévoit donc une baisse de plusieurs niveaux de sa note souveraine, qui est actuellement de Aa2, la troisième meilleure possible. Enfin, ce mardi, le gouvernement irlandais doit présenter les prévisions budgétaires pour les quatre années à venir. Si les économies qu'il entend réaliser (15 milliards d'euros, dont 6 milliards la première année) sont déjà connues, des détails sont attendus, comme une baisse du salaire minimum, une baisse des allocations familiales et chômage, et une réduction du nombre de fonctionnaires. Une hausse du taux de l'impôt sur les sociétés, à 12,5 %, est exclue, malgré les demandes pressantes de la France et de l'Allemagne. En revanche, un élargissement de l'assiette serait à l'étude, selon une source européenne citée par l'AFP. É. A., à Londre
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