Le ralentissement économique provoque une hausse des retards de paiements

Les chefs d’entreprises et les économistes le déploraient depuis plusieurs mois. On en a maintenant la certitude : le ralentissement économique provoque une augmentation sensible des retards de paiement. Selon la société Altares, ils s’élèvent à 11,8 jours en moyenne sur le troisième trimestre 2012, contre 11,5 jours trois mois plus tôt.Un peu moins d’un tiers des entreprises (32,3 %) payent leurs factures sans retard sur le troisième trimestre 2012. « C’est environ 1 % de moins par rapport au deuxième trimestre 2012. Confirmation du durcissement des paiements, les retards de règlement supérieurs à 15 jours augmentent de 1 % à 31,6 %. Cet effet de ciseau défavorable traduit le manque de cash des entreprises. Plus qu’un « aménagement » des trésoreries, le recours au crédit interentreprises semble être pour ces sociétés la réponse au besoin de créditcourt terme non satisfait », observe Altares.Sur le plan sectoriel, les métiers à destination du particulier sont particulièrement concernés. C’est particulièrement le cas des activités de coiffeurs et soins de beauté, des activités de cafés-hôtels-restaurants et de la construction. Géographiquement, des écarts apparaissent également. Limousin, Auvergne, Poitou-Charentes sont sur le podium, se montrant les plus vertueuses (voir la carte).L’Allemagne, le bon élèveL’herbe est-elle plus verte ailleurs ? Par vraiment « En Europe, les paiements interentreprises restent sous pression. Les retards de règlement sont au plus haut depuis dix-huit mois à 13,7 jours. L’Allemagne s’adjuge toujours la première place (6,2 jours) tandis que les pays du Sud peinent à résister. Il y aurait donc une corrélation étroite entre la conjoncture économique et le respect des délais de paiement.« Si l’Espagne repasse sous la barre des 20 jours, le Portugal approche désormais les 30 jours, et l’Italie signe une forte dégradation à 17,6 jours, délais au plus haut sur trois ans. Les paiements se détendent légèrement en Grande Bretagne (15,7 jours) après avoir dérapé en début d’année 2012 et en Belgique (11 jours) qui atteint une valeur historiquement basse. Au total, 41,7% des entreprises européennes payent leurs fournisseurs sans retard ; elles sont moins d’une sur trois (32,3 %) en France », constate Altares.Le gouvernement s\'est saisi du problème Dans ce contexte, le durcissement annoncé de la législation sur le respect des délais de paiement devrait soulager les entreprises qui pâtissent de cette situation. Benoît Hamon, le ministre délégué à l\'Economie sociale et solidaire et de la Consommation a annoncé la semaine dernière en Conseil des ministres une diminution de 30 à 20 jours des délais de paiement de l\'Etat d\'ici 2017 et un renforcement des pouvoirs de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) en cas de manquement aux règles sur les délais de paiement dans le secteur marchand. En 2011, les délais de paiement de l\'État s\'élevaient à 36 jours, contre 27 jours fin 2010. Dans le secteur marchand, le délai effectif moyen de paiement était de 59 jours pour les entreprises, contre 68 un an plus tôt. 
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