Michel Dupuydauby, président de la Réunion des organismes d'assurances mutuelles (Roam) et de la MACSF, s'est livré lundi à un vibrant plaidoyer en faveur du modèle mutualiste. « Le modèle d'assurance mutuelle est nécessairement pérenne », a-t-il affirmé tout en déplorant que ses spécificités soient parfois mal comprises. « Notre avenir sera radieux pour peu qu'on résiste » à la vague solvabilité II, a-t-il estimé. « Il est possible d'appliquer les principes mutualistes dans des structures non mutualistes, comme nous l'avons fait dans nos filiales, notamment étrangères », a pour sa part affirmé Jean Azéma, directeur général de Groupama. Il a expliqué pourquoi Groupama se prépare à coter son organe central en Bourse pour financer son développement, tout en se réorganisant pour que le contrôle du groupe reste entre les mains des représentants des sociétaires. « Il faut qu'on soit aussi bons que les sociétés anonymes au niveau financier et qu'on fasse plus pour nos sociétaires » a-t-il ajouté, tout en estimant avoir démontré « qu'on pouvait avoir une rentabilité des fonds propres aussi importante que dans les groupes capitalistes ». Pour ce patron mutualiste « il faut être économiquement fort pour être socialement généreux ». Si Roger Belot, le président de la Maif et de Sferen (regroupant Maif, Macif et Matmut), partage le constat de la nécessaire « taille critique pour être efficace, avoir les moyens d'innover et offrir des tarifs compétitifs », il a en revanche défendu sa stratégie d'alliance dans le cadre strictement mutualiste de la Société de groupe d'assurances mutuelles (SGAM). Qualifié d'« outil juridique souple et adapté aux spécificités des mutuelles » la SGAM permet « de jouer dans la cour des grands ». Elle fait office, selon lui, « d'accélérateur de stratégie » à point nommé car « c'est le moment pour l'économie sociale d'être audacieuse ». B. J.

latribune.fr

23 Nov 2010, 16:37

Partager :