Davydenko, outsider venu du froid

Peut-on être chauve, vénérer Ivan Lendl, pratiquer la pêche? et participer à son cinquième Masters d'affilée ? A priori, non. L'exception s'appelle Nicolay Davydenko, 7e joueur mondial. Le Russe de 28 ans sera cette semaine l'un des outsiders du tournoi des Maîtres, qui se joue à Londres. Dans cette épreuve de fin d'année où les héros sont souvent fatigués, le natif de Severodonezk, en Ukraine ? battu l'année dernière en finale par Djokovic ?, pourrait bien imposer sa fraîcheur physique. Blessé au talon en janvier, le joueur a passé les quatre premiers mois de 2009 loin du circuit et vient de réaliser un hiver tonitruant marqué par une très belle victoire à Shanghai, avec au passage des succès sur Nadal et Djokovic.Remporter le Masters serait une vraie consécration pour Davydenko. L''antistar au physique plutôt banal (1,78 m pour 70 kg) n'a quasiment pas quitté le top 10 de l'ATP depuis juin 2005. Mais les tournois du Grand Chelem lui ont rarement réussi : deux demi-finales à Roland-Garros (2005 et 2007) restent à ce jour ses meilleures performances. En mal de reconnaissance, le n° 7 mondial ne peut pas vraiment compter sur son charisme pour faire la différence? Autant son talentueux compatriote Marat Safin déchaînait le public ? notamment féminin ?, autant Davydenko peine à enflammer les tribunes. Surnommé la « mobylette » pour la qualité de son jeu de jambes, le joueur n'a ni les biceps de Nadal, ni l'élégance de Federer, ni la fougue de Tsonga?mises « inexplicables »En fait, Davydenko ne cherche pas vraiment à plaire. Il a avoué sans vergogne que le tennis n'était pas toute sa vie et que l'argent était parfois sa principale motivation sur le court. Provocation ou élan de franchise ? à ce petit jeu-là, le Russe n'a pas tout perdu : il a déjà engrangé plus de 11 millions de dollars dans sa carrière. De quoi mettre à l'abri sa petite famille, notamment son frère aîné et coach Eduard, qui l'accompagne depuis ses débuts. Sans oublier sa femme Irina, qu'il a épousée en novembre 2006 à Moscou. « C'est ma femme qui dépense mon argent. C'est pour ça que je suis encore sur le circuit ! » plaisantait-il en juin dernier. Davydenko en veut-il encore plus ? Des soupçons de tricheries ont plané sur lui en août 2007 après son abandon sur blessure face au modeste joueur argentin Arguello, lors du tournoi de Sopot, en Pologne. Des sommes très importantes avaient été misées sur la défaite du Russe. La mafia se cachait-elle derrière ces mouvements « inexplicables » ? Pressentant l'arnaque, la société de jeux en ligne Betfair avait annulé les paris sur le match. Davydenko, lui, est resté droit dans ses bottes, confirmant la thèse de la blessure au pied. Au terme d'un an d'enquête, l'ATP a fini par blanchir le joueur. J.-P. A.
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