Chez AIG, le chantage aux bonus fonctionne encore

Qui a dit que personne n'était irremplaçable ? Certainement pas les dirigeants de l'assureur américain AIG qui souhaitent retenir ceux qu'ils estiment être leurs meilleurs employés. Quitte, pour cet établissement sous perfusion publique, à entrer dans la logique du chantage au bonus que leur imposent les salariés concernés. Une fois de plus, cela fonctionne, même s'il faut passer sous les fourches Caudines du superviseur des rémunérations (le fameux « tsar »). Kenneth Feinberg doit en effet donner son aval à tout dépassement d'une rémunération de 500.000 dollars en cash dans les entreprises ayant reçu une aide de l'État. Lundi, il a autorisé le versement d'un bonus de 4,25 millions de dollars à un salarié (comportant une partie différée de 3,26 millions) dont le salaire fixe était de 450.000 dollars, et qui menaçait de quitter l'entreprise. Il s'agit de l'un des 25 plus hauts salaires du groupe. « Cet employé est crucial pour la performance et la stabilité à long terme » et le fait de le garder « va aider, de façon significative, la capacité d'AIG à rembourser le contribuable », a indiqué l'assureur qui doit encore environ 160 milliards à l'État américain.ExceptionDébut décembre, cinq dirigeants d'AIG avaient indiqué à l'assureur qu'ils pourraient bien quitter l'entreprise si leur rémunération était significativement réduite. Dans la foulée, le 8 décembre, Ken Feinberg indiquait que la loi des 500.000 dollars de rémunération maximale pourrait ne pas s'appliquer pour une poignée de salariés d'AIG. Il avait déjà, cet été, examiné de près la rémunération demandée par Robert H. Benmosche pour prendre la tête de l'assureur. Il avait finalement autorisé un salaire de 7 millions de dollars assorti d'un bonus de 3,5 millions.Mais AIG n'est pas seul en cause dans cette course aux primes. Ainsi, un juge américain a autorisé une rallonge de 50 millions de dollars de bonus pour 230 traders de l'ex-Lehman Brothers, chargés de réduire les positions de la banque. Cette fois encore, la nécessité de conserver des talents ayant une bonne connaissance de l'établissement est jugée nécessaire pour récupérer le maximum d'argent pour ses créanciers.
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