Les obligations grecques rebondissent grâce à Moody's

Dette publiqueLa Grèce reprend quelques couleurs. Mises sous pression depuis la dégradation de sa notation financière par Fitch, puis Standard and Poor's, les obligations d'État helléniques ont nettement rebondi hier à la faveur de commentaires meilleurs qu'attendu de la part de Moody's. Et ce bien que l'agence ait à son tour revu à la baisse son opinion sur la dette grecque.Évoluant en sens inverse des prix, le rendement des titres d'échéance 10 ans a reculé hier matin de 30 points de base dans la foulée du communiqué de l'agence, à 5,73 %, après être repassé quelques heures plus tôt au-dessus des 6 % pour la première fois depuis la mi-mars. Il s'est stabilisé aux alentours de 5,74 % dans l'après-midi, soit environ 40 points de base de plus que le 8 décembre dernier, jour où Fitch avait annoncé sa révision à la baisse.Comme ses cons?urs, Moody's a dégradé d'un cran la note de la Grèce, de A1 à A2. Ce niveau traduit cependant une qualité de signature « moyenne supérieure » de meilleure facture que le BBB+ octroyé par Fitch et Standard and Poor's. Ce qui avait fait craindre aux investisseurs un mouvement de « mise à niveau » de plus grande ampleur. Surtout, cette rétrogradation « traduit d'une part les risques très limités d'une crise de liquidité à court terme du gouvernement grec et, d'autre part, les risques de solvabilité à moyen et long terme », souligne l'agence.En clair, un défaut de paiement de la Grèce n'est pas d'actualité. Mais son déficit budgétaire et son endettement, qui devraient respectivement atteindre 12,7 % et 113 % du PIB cette année, devront être traités vigoureusement. Alors que le marché avait bien accueilli le plan présenté la semaine dernière par le gouvernement grec, qui vise à ramener le déficit à moins de 3 % en 2013, Moody's a confirmé qu'il « pave la voie à une solution durable ».RedressementPlus généralement, les commentaires de Moody's ont calmé les craintes sur la solidité de la zone euro, dont la monnaie unique a touché mardi un nouveau point bas de trois mois face au dollar, pour ne plus valoir que 1,4220. L'agence « ne croit pas que les difficultés du gouvernement grec représentent un test vital pour l'avenir de la zone euro ». Conséquence, le mouvement de remontée des titres obligataires grecs s'est propagé à l'ensemble des Pigs (Portugal, Grèce, Italie, Espagne), dont les rendements à 10 ans se sont repliés dans l'après-midi d'environ 60 à 70 points de base. Cette baisse s'explique également par le retour du goût du risque lié aux bonnes statistiques immobilières aux États-Unis. Les rendements des titres d'État allemands et américains, traditionnelles valeurs refuges, augmentaient de 7 points de base en fin d'après-midi.Julien Beauvieux
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