Avec un carnet de commandes record, Vinci risque la surchauffe en 2011

Nous sommes à la limite de la surchauffe », avait déclaré le 27 février 2007 Xavier Huillard, alors directeur général de Vinci. C'est aussi le cas actuellement alors que le contexte actuel de sortie de crise est totalement différent. Entre-temps, Vinci s'est pourtant vu détrôné de son rang de numéro un mondial de la construction et des concessions. Dépassé par deux groupes chinois, le groupe de BTP a chuté à la troisième place.Avec un carnet de commandes record de 26 milliards d'euros à la fin du printemps, Vinci risque bien à nouveau le surmenage. Car Vinci a remporté en 2010 de nombreux contrats, dont le mégaprojet à 7,8 milliards d'euros pour édifier une ligne TGV entre Tours et Bordeaux. Un chantier titanesque : Vinci et ses partenaires devront construire 302 kilomètres de voies à grande vitesse (auxquels s'ajoutent 40 kilomètres de raccordements aux lignes classiques), ainsi que 40 viaducs et 390 ponts. Le terrassement devra être extrêmement fin, la marge pour une LGV ne dépassant pas le centimètre.Beaux projets à l'étrangerOr en 2010, Vinci a aussi décroché la réalisation du système de signalisation ferroviaire GSM-R (avec TDF) et celle du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. À tel point que certains spécialistes des infrastructures estiment qu'il est préférable que le groupe de BTP ne remporte pas l'autre très grand contrat ferroviaire, celui de la ligne TGV Le Mans?Rennes, dite Bretagne?Pays de Loire (BPL), que Réseau ferré de France (RFF) doit attribuer début février et qui est estimé à près de 4 milliards d'euros. Le Mans?Rennes aura en effet tout, lui aussi, d'un chantier pharaonique tant en termes de terrassement (25 millions de mètres cubes de déblai et 17 millions de mètres cubes de remblai), que de génie civil : près de 200 ouvrages d'art devront être édifiés dont 11 viaducs, 4 tranchées couvertes, 4 ponts-rails et 1 pont-route.Last but not least, le groupe présidé par Xavier Huillard a aussi remporté de beaux projets à l'étranger (dont un tunnel en Grande-Bretagne et une ligne ferroviaire express à Hong Kong). À tel point qu'à la fin août, son carnet de commandes hors de France (15,3 milliards d'euros) dépassait celui contracté en France (13,1 milliards d'euros).« Si nous remettons une offre pour édifier la ligne TGV Le Mans?Rennes, c'est que nous sommes en capacité de l'assumer », rétorquait le 12 octobre dernier Vinci alors qu'il était sur le point, comme ses concurrents Bouygues et Eiffage, de remettre son offre finale à RFF. L'avenir le dira.
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