Les entreprises américaines luttent contre la distraction numérique des salariés

E-mails, messageries instantanées, SMS, Internet sur téléphone portable... Censées améliorer la productivité des entreprises, les technologies qui se sont développées au cours des dernières années ont créé deux fléaux prenant de l'ampleur : la « surcharge d'informations » et son corollaire ludique, la « distraction numérique ». Aux États-Unis, la perte de productivité, notamment liée à l'usage chronophage d'Internet et des sites communautaires à des fins professionnelles ou personnelles, est estimée à 900 milliards de dollars par an. « Et encore, il s'agit d'un chiffre plutôt prudent qui grandit chaque année », affirme Jonathan Spira, directeur général du consultant Basex, à l'origine de ce calcul. Le responsable précise que l'addition, pour l'économie américaine, pourrait en fait s'élever à 1.000 milliards de dollars.Depuis quinze ans, Intel a lancé plusieurs programmes pilotes visant à comprimer le temps passé par ses employés à la réponse d'e-mails. Mais il s'agit de cas isolés. « La plupart des entreprises n'ont pas conscience du problème de la surcharge d'informations alors que leurs employés passent 28 % de leur temps de travail à gérer des données inutiles et à tenter de retrouver leur concentration à l'issue de ces interruptions », regrette Jonathan Spira. D'après lui, 36 milliards d'heures de travail sont perdues chaque année aux États-Unis. Selon une étude IDC financée par Xerox, le volume d'informations créé par les entreprises américaines, sur support numérique ou papier, croît en moyenne de 67 % par an.Outils de blocagePour les entreprises et les particuliers travaillant à domicile, des logiciels et des applications proposent de limiter ou de supprimer temporairement les « distractions numériques ». Certains outils, comme RescueTime, Slifelabs ou FruitfulTime.com, analysent l'emploi du temps passé devant l'ordinateur. Leur utilisateur est ensuite censé améliorer sa productivité lorsqu'il se rend compte, ou quand son employeur lui fait remarquer, qu'il passe davantage de temps à consulter Facebook que ses courriels professionnels ! D'autres éditeurs de logiciels proposent de réduire momentanément l'écran d'ordinateur à sa plus simple expression : un traitement de texte. C'est le cas de l'éditeur Hog Bay qui commercialise une version WriteRoom pour Mac et DarkRoom pour Windows. Certains préfèrent user de filtres pour bloquer l'accès à certains sites pour une période prédéfinie. Une solution radicale mais efficace pour les accros du Web. Éric Chalmet, à New York
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